Schiappa fustige la Une des Inrocks avec Bertrand Cantat

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Par AFP
Publié le 11 octobre 2017 - 15:03
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La secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité Marlène Schiappa à l'Assemblée nationale, le 10 octobre 20
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© Bertrand GUAY / AFP
La secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité Marlène Schiappa à l'Assemblée nationale, le 10 octobre 2017
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Marlène Schiappa, la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, a fustigé mercredi le retour médiatique de l'ex-leader de Noir Désir Bertrand Cantat, qui est en couverture des Inrocks pour son premier disque solo à paraître "Amor Fati".

"Et au nom de quoi devons-nous supporter la promo de celui qui a assassiné Marie Trintignant à coups de poings ? Ne rien laisser passer", a réagi Marlène Schiappa sur son compte Twitter.

Laurence Rossignol, ministre des Familles de l'Enfance et des Droits des femmes entre février 2016 et mai 2017 dans les gouvernements Valls et Cazeneuve, s'est également offusquée: "Réunir sur une même couverture Cantat et Orelsan qui chante "je vais te marie-trintigner", il fallait oser. Honte à ce magazine", a-t-elle tweeté.

L'artiste de 53 ans pose en Une de l'hebdomadaire culturel qui titre "Cantat en son nom". Un CD d'une compilation intitulée "la bande-son de l'automne" est plaqué sur la couverture avec le nom d'Orelsan dessus.

Le rappeur français avait inventé et prononcé cette formule dans son titre "St Valentin" en 2009. Jugé trois fois pour provocation à la violence envers les femmes, il avait été relaxé au bénéfice de la "liberté d'expression" l'an passé.

D'autres personnalités ont critiqué la Une des Inrocks, comme l'acteur-réalisateur Mathieu Kassovitz sur Twitter.

Chaque réapparition artistique et médiatique de Bertrand Cantat, comme lors de son retour discographique en 2013 avec le groupe Détroit, suscite des réactions véhémentes sur les réseaux sociaux depuis le drame de Vilnius à l'été 2003. Sa compagne d'alors, l'actrice Marie Trintignant avait succombé à ses coups après une violente dispute et Bertrand Cantat avait été condamné à huit ans de prison pour homicide.

Il en a purgé quatre, dont un en Lituanie, avant de bénéficier d'une libération conditionnelle en 2007. Depuis juillet 2011, son contrôle judiciaire a pris fin.

Dans l'interview qu'il accorde aux Inrocks, Bertrand Cantat déclare à propos de cette période tragique: "c'est un trou noir. Et ça a tendance à tout absorber. Ca prend beaucoup de place, ça m'occupe chaque seconde. Mais on finit par retrouver un semblant de vie. Comme je ne connais pas le déni je ne m'échappe pas. Je reste très seul avec tout ça".

Avouant avoir "très vite pensé au suicide", il dit aussi "accepter son destin (...) Ca ne veut pas dire que je vis sans regrets, sans remords. Il m'a fallu tout prendre, assumer les conséquences de mes actes. J'ai toujours été d'une clarté totale sur l'acceptation de mon jugement, de ma condamnation".

Son album solo "Amor Fati" sortira le 1er décembre. Vendredi dernier, un premier extrait a été dévoilé sur internet, intitulé "L'Angleterre", une chanson sur le Brexit, les migrants et les égoïsmes nationaux.

Sans surprise, cette annonce était un des sujets les plus commentés ce jour-là sur le réseau social Twitter, partagé entre réactions enthousiastes et scandalisées.

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