Education nationale : grève et manifs contre les suppressions de postes

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Par Frédérique PRIS - Paris (AFP)
Publié le 12 novembre 2018 - 05:00
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Le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer, Paris le 30 octobre 2018
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© LUDOVIC MARIN / AFP/Archives
La grève contre les suppressions de postes dans l'Education était suivie lundi par près d'un enseignant sur deux dans le second degré et un sur quatre dans le primaire selon les syndicats.
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La grève contre les suppressions de postes dans l'Education était suivie lundi par près d'un enseignant sur deux dans le second degré et un sur quatre dans le primaire selon les syndicats, le ministère ne recensant que 10% de grévistes dont certains ont défilé dans plusieurs villes en France.

"25% des enseignants du premier degré sont en grève pour exiger un autre budget et une autre politique éducative", a indiqué à la mi-journée le Snuipp-FSU, premier syndicat dans le primaire.

Du côté des enseignants du second degré (collège et lycée), "près d'un sur deux est en grève", a recensé le Snes-FSU, premier syndicat dans le secondaire, jugeant que "c'est un mécontentement profond qui s'exprime".

Les taux de grévistes communiqué par le ministère de l'Education sont bien moindres: 8,7% dans le premier degré, 13,8% dans le second degré, soit une moyenne générale de près de 10% chez l'ensemble des personnels (11,3% chez les seuls enseignants) pour cette première mobilisation d'ampleur contre la politique du ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer.

Des manifestations étaient parallèlement prévues dans les grandes villes.

A Paris, le cortège de plusieurs centaines de personnes s'est élancé du jardin du Luxembourg pour rallier le ministère peu après 14H00 sous une banderole indiquant: "Pour une autre politique dans l'éducation. Refus de toutes les suppressions de postes".

"On nous dit qu'on va supprimer des postes alors qu'on a des réformes dans le secondaire et une hausse de la démographie des élèves", a déclaré à l'AFP Frédéric Marchand, secrétaire général de la fédération SE-Unsa.

"Toutes les organisations syndicales se retrouvent sur un socle commun: les suppressions de postes; tout le monde s'est mis d'accord pour dire stop", a expliqué Stéphane Crochet, à la tête du SE-Unsa éducation. Selon le syndicaliste, c'est la première fois depuis 2011 qu'un appel à la grève dans l'éducation rassemble toutes les organisations syndicales, de la maternelle au lycée, dans le public et dans le privé.

- "Plus tendu" -

Sophie Sauvageot, conseillère principale d'éducation (CPE) au lycée polyvalent Gustave-Monod d'Enghien-les-Bains (Val d'Oise), explique que son établissement a "perdu 7 personnes l'an dernier dans l'équipe de vie scolaire alors qu'il y en avait 18 l'année d'avant. C'est plus tendu parce que les élèves sentent que l'adulte n'est plus là".

A Marseille, la manifestation a réuni dans la matinée 1.000 personnes, selon la police. "Ca fait un an que le gouvernement fait du marketing avec un discours très séduisant pour les familles, mais sa réforme se traduit en fait par des suppressions de postes", a déclaré Laurent Tramoni, responsable régional du Snes-FSU.

A Lyon, 2.500 personnes ont manifesté, selon les syndicats, 1.800 selon la préfecture. Philippe Savoye, professeur au lycée La Martinière Duchère, redoute la réforme du lycée: "Elle aura des conséquences sur les effectifs".

Josepha Balsalobre, prof d'éco-gestion, s'inquiète, elle, de la diminution du personnel administratif. "On va surcharger le personnel administratif des établissements, ce qui va induire une dégradation du suivi des élèves" assuré notamment par les proviseurs adjoints.

Le budget 2019, dont le volet Education nationale sera discuté en session plénière mardi à l'Assemblée nationale, prévoit de supprimer 2.650 postes dans les collèges et lycées publics, 550 dans le privé, 400 dans l'administration. Quelque 1.800 postes seront créés au primaire, en vertu de "la priorité au primaire" voulue par Jean-Michel Blanquer.

Les syndicats ne comprennent pas ces réductions d'effectifs, au regard de la poussée démographique attendue en collèges et lycées. L'agence des statistiques du ministère de l'Éducation prévoit en effet une hausse de 40.000 élèves à chaque rentrée entre 2019 et 2021 dans le secondaire.

Le nombre des suppressions peut paraître faible par rapport à la totalité des agents de l'Education nationale (environ un million), mais les syndicats s'attendent à ce qu'elles soient suivies d'autres baisses d'effectifs.

A Nantes, environ 850 personnes selon la police, entre 1.200 et 1.500 selon les organisateurs, se sont rassemblées. Axel Benoist, secrétaire national du Snuep-FSU, proteste principalement contre la réforme de l'enseignement professionnel : elle vise, selon lui, à "supprimer plus de 10% d'heures de cours pour les élèves, donc des professeurs".

Quelque 800 personnes ont aussi défilé à Caen, et 700 à Clermond-Ferrand, selon les préfectures. A Saint-Etienne, une manifestation a réuni un millier de personnes selon les organisateurs, 700 d'après la police.

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