Trafic de crack à Paris : la mairie de Paris renforce les hébergements et maraudes
Plus de maraudes à la rencontre des toxicomanes, plus de places en hébergement et un million d'euros supplémentaire: la maire de Paris a annoncé lundi soir son plan dans le nord-est de la capitale pour endiguer le trafic de crack.
"Une place comme Stalingrad (XIXè arrondissement) a besoin d'être sécurisée", a martelé auprès des riverains Anne Hidalgo, en visite dans ce quartier populaire du nord-est de la capitale, gangrénée depuis plusieurs mois par le trafic de drogues.
"Avec l'Agence régionale de la santé (ARS), la mairie met un million d'euros supplémentaire pour la prise en charge des toxicomanes", victime de ce dérivé de la cocaïne, a annoncé la maire de Paris.
Ce million d'euro supplémentaire, qui portera à quelque 1,5 million d'euro le budget total consacré en 2019, doit permettre d'"augmenter le nombre de maraudes" de bénévoles pour aller à la rencontre de ce public, qui souffre souvent de problèmes psychiatriques, et financer "des lieux d'hébergement spécifique", a-t-elle précisé à l'AFP.
À terme, jusqu'à 180 personnes pourront ainsi être mises à l'abri, contre une soixantaine environ aujourd'hui, dans des hébergements où se trouveront également des équipes médicales et sociales spécialisées dans cette prise en charge.
La situation dans la capitale s'est peu à peu dégradée ces derniers mois. Selon plusieurs sources, après le démantèlement de la "Colline", porte de la Chapelle (nord de Paris), où transitaient jusqu'à 700 personnes chaque jour pour s'approvisionner en crack, les toxicomanes se sont dispersés dans plusieurs arrondissements voisins, engendrant des problèmes de violence et insécurité.
La lutte contre le trafic de drogues a permis l'arrestation de plus de 2.500 personnes pour trafic et l'interception de plus de 3 tonnes de drogues dans l'agglomération, depuis le début de l'année, annonçait le préfet de police, Michel Delpuech, fin septembre. Et "l'action spécifique menée sur les lignes 4 et 12 du métro" a permis l'interpellation de "80 revendeurs et 141 consommateurs" au premier semestre 2018, précisait-il.
Pour Kevin, riverain de 39 ans, "si on ne fait que bouger les consommateurs, ça ne changera jamais rien". "On pousse les toxicomanes de la porte de la Chapelle, puis ils fuient dans les métros, puis à la Goutte d'Or ou à Stalingrad... C'est sans fin. Le fond du problème lui n'est jamais résolu, le suivi n'est jamais fait", a-t-il déploré auprès de l'AFP.
La maire de Paris a également souhaité "qu'il y ait un plan anti-drogues au niveau national" pour que "les quartiers qui souffrent, sont pourris par ce trafic et cette consommation, soient traités avec des moyens".
"Le gouvernement doit nous accompagner", a-t-elle plaidé, rappelant que "la santé, l'hébergement et la sécurité" relèvent de son domaine.
Associations et villes attendent un plan drogues annoncé par le gouvernement pour juillet, puis reporté sine die.
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