Trottinettes et monoroues électriques se répandent dans les villes

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Par Juliette VILROBE - Paris (AFP)
Publié le 04 octobre 2018 - 09:00
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Des trottinettes électriques stationnées sur un trottoir parisien, le 22 juin 2018
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© Christophe ARCHAMBAULT / AFP
Des trottinettes électriques stationnées sur un trottoir parisien, le 22 juin 2018
© Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Trottinettes, monoroues et autres nouveaux véhicules électriques individuels (NVEI) se font peu à peu une place dans les déplacement urbains et au-delà d'un phénomène de mode, ces engins répondent à un réel besoin de mobilité, selon des professionnels.

Union Sport & Cycle, la fédération des entreprises de la filière, regarde encore de loin ce marché de la "micro-mobilité". "C'est un secteur jeune sur lequel nous n'avons pas encore de lecture. Les grands distributeurs d'articles de sport ont une stratégie d'attente pour l'instant, pour voir si le marché est porteur", explique à l'AFP son délégué général, Virgile Caillet.

En attendant leur arrivée, les magasins indépendants, fabricants innovants, importateurs et prestataires touristiques se sont saisis du phénomène.

Stéphane Baillet a ainsi créé Altermove en 2010, qui propose des solutions alternatives à la voiture ou aux transports en commun pour les déplacements du quotidien. "En 2018, les trottinettes électriques représentent 15 à 20% de mon chiffre d'affaires, avec une accélération des ventes de NVEI dans toutes les villes depuis janvier", précise le propriétaire de la marque, représentée par 15 magasins dans tout le pays.

Guillaume Bocs, gérant d'Eroue, a vu le chiffre d'affaires de son magasin de micro-mobilité électrique du centre de Paris doubler durant l'été grâce aux ventes de trottinettes. Il fait directement le lien avec l'implantation des trottinettes en libre service dans la capitale, par Lime en juin et Bird en août.

- "déringardisée" -

Dans les magasins spécialisés, les gyroroues ou monoroues électriques valent entre 500 et 1.500 euros tandis qu'il faut compter au moins 400 euros, et parfois plus de 3.000, pour une trottinette à batteries.

A Autonomy -une structure qui milite pour l'amélioration des déplacements en ville et organise un salon sur le sujet, du 18 au 20 octobre à Paris- le directeur général Aymeric Weyland est persuadé de l'implantation des nouveaux véhicules électriques individuels de manière durable dans les habitudes de déplacement.

"La trottinette a été +déringardisée+. Je me suis demandé si les NVEI sont des gadgets et je pense que la réponse est non. Il y a un vrai écosystème qui s'installe autour de ces engins, ils présentent beaucoup d'avantages pour la multimodalité et ont vocation à rester", estime-t-il.

"Avec 20.000 à 30.000 engins vendus en 2017 en France, le marché représentait 30 à 50 millions d'euros l'année dernière", estime Grégoire Hénin, vice-président de la Fédération professionnelle de la micro mobilité (FP2M), fondée en 2016.

Pour 2018, il table sur 40.000 à 50.000 unités.

Les NVEI sont en effet idéaux pour terminer son parcours après avoir emprunté les transports en commun.

Le gyroroue s'inscrit comme le deuxième engin du marché après la trottinette, mais perce difficilement dans le grand public et ne concerne que les initiés de la micro-mobilité.

Les autres produits n'occupent qu'une part marginale. "Le skate électrique séduit les 30-45 ans à budget élevé et à la recherche de déplacements plus +fun+", détaille Emmanuel Leret, directeur général de Riverson, l'unique fabricant français.

Le gyropode (deux roues et un manche d'un mètre pour les Segways, ou plus petit en version "mini") rencontre peu de succès chez les particuliers, car il est plus large qu'un piéton et manque de praticité sur les trottoirs. Des entreprises de tourisme l'ont en revanche adopté pour des visites guidées.

D'autres prototypes sont en cours de test dans le monde, comme un monocycle électrique -au design de moto gros gabarit- conçu par l'américain Ryno Motors, ou la "walk car" du japonais Cocoa Motors: une planche aussi grande qu'un ordinateur portable équipée de quatre roulettes et pouvant aller jusqu'à 16 km/h.

A côté de ces engins, l'hoverboard (sorte de gyropode sans guidon, avec juste deux roues et un marchepied) est déjà un peu passé de mode.

"J'ai refusé dès le début d'en vendre, parce que pour moi c'est un jouet", explique Guillaume Bocs. "Mon credo, c'est les engins qui servent à se déplacer, j'ai des valeurs écolo. Donc gaspiller des batteries lithium ultra polluantes, je suis contre", poursuit-il.

Manque encore un élément capital: une réglementation. Des discussions sont en cours au niveau national et des normes sont attendues pour la fin de l'année.

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