Gaz lacrymogène face aux "gilets jaunes" à Grand Bourgtheroulde
Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène mardi face à une centaine de "gilets jaunes" et deux hommes ont été interpellés, à Grand Bourgtheroulde (Eure), où le Président est venu lancer le grand débat national, a constaté l'AFP.
Les gendarmes ont fait une première fois usage de lacrymogène alors que les manifestants tardaient à reculer comme le leur demandaient les forces de l'ordre dans le centre du bourg, à quelques centaines de mètres du gymnase de ce village de 3.700 habitants où Emmanuel Macron a retrouvé environ 600 élus locaux peu après 15h00.
"Des manifestants ont agressé des gendarmes", a indiqué à l'AFP un gendarme interrogé sur la raison des gaz lacrymogènes.
Il en a été fait usage une seconde fois pour contenir les "gilets jaunes" dans une rue, et les empêcher de rejoindre le gymnase, selon le gendarme.
Deux hommes ont été interpellés pour rébellion, selon le gendarme.
Nombre de manifestants ont exprimé leur colère puis entonné la Marseillaise, après l'usage de gaz lacrymogène. Auparavant ils avaient scandé "Macron démission".
A la mi-journée, Emmanuelle Wargon, chargée de l'animation du grand débat, a reçu successivement en mairie, entre 13h00 et 14h30, deux délégations de six "gilets jaunes" chacune, reçus sous les huées d'autres "gilets jaunes".
Lors d'une de ces rencontres Laurent Ricordeau, chauffeur routier en formation, a estimé que "ce qui fait monter la haine c'est la violence policière. "Qu'on se fasse gazer alors qu'on est pacifiste à 100% et qu'il y a des papys et des mamies avec leurs petits-enfants qui attendent le bus, c'est pas normal. On a des vidéos de ça", a dit à la ministre cet homme de 38 ans, faisant allusion à une manifestation à Rouen.
De son côté Ingrid Levavasseur, une aide soignante de l'Eure qui vit seule avec ses enfants, a demandé pourquoi le gouvernement ne baisse pas la TVA sur les fruits et légumes pour augmenter celle sur les produits de luxe.
Une centaine de "gilets jaunes" ont réussi mardi matin à contourner, à travers les bois, les barrages en place autour de la commune, pour rejoindre le bourg.
"Fini l'époque des rois", pouvait-on lire sur les panneaux en bois tagués de la vitrine d'une boucherie, l'un des rares commerces à avoir protégé sa devanture. Une partie des commerces étaient fermés.
Selon un photographe de l'AFP, entre 200 et 300 "gilets jaunes" étaient par ailleurs bloqués à un kilomètre du bourg.
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