Violences conjugales : 130 femmes tuées en 2017 par leur conjoint ou ex-compagnon

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Par Arnaud BOUVIER - Paris (AFP)
Publié le 26 novembre 2018 - 20:18
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Manifestaion contre les violences faites aux femmes, le 24 novembre 2018 à Paris
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Cent trente femmes sont mortes l'an dernier en France sous les coups de leur compagnon, ex-conjoint ou petit ami, contre 123 en 2016.
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Cent trente femmes sont mortes l'an dernier en France sous les coups de leur compagnon, ex-conjoint ou petit ami, contre 123 en 2016, un fléau que le gouvernement a promis de combattre lundi, à la veille du lancement d'un portail internet dévolu au recueil des signalements.

En comptabilisant uniquement les femmes tuées au sein de "couples officiels", le chiffre des féminicides est stable, à 109 victimes, mais il est en hausse si l'on y ajoute les 21 femmes tuées par un petit ami, un amant ou une relation épisodique, selon des données communiquées par le ministère de l'Intérieur.

"Une femme meurt tous les 3 jours du fait de la violence de son conjoint ou ex-conjoint", ont commenté dans un communiqué la secrétaire d'Etat à l'Egalité femmes/hommes Marlène Schiappa et le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.

Ces chiffres restent "élevés et préoccupants", a encore observé Mme Schiappa, déplorant "une forme de régularité glaçante depuis des années". Le gouvernement, a-t-elle souligné, met "tout en oeuvre pour qu'enfin ces chiffres baissent" mais il "ne pourra pas tout tout seul". "Quand on est témoin d'un cambriolage, on appelle la police. Il faut que le réflexe soit le même lorsqu'on est témoin de violences envers une femme", a encore observé la secrétaire d'Etat.

Pour Françoise Brié, présidente de la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF) qui gère la ligne téléphonique 3919, dédiée aux femmes victimes de violences, "il faut aller plus loin dans le repérage des violences, par un travail commun entre les associations et la police".

"Plus les femmes sortent tôt des violences, moins les conséquences sont graves", a-t-elle ajouté.

Aux 130 femmes victimes de l'an dernier, il faut ajouter 25 enfants tués dans le cadre de violences conjugales, et 151 tentatives d'homicides au sein du couple.

- Portail de signalement en ligne -

En outre, 21 hommes ont été tués par leur compagne ou ex-petite amie, mais 11 d'entre eux avaient eux-mêmes exercé des violences sur leur meurtrière.

En incluant les auteurs qui se sont suicidés après le meurtre, et les victimes collatérales, les violences conjugales ont fait au total 247 morts l'an dernier.

Les morts violentes au sein du couple ont représenté 15,8% des homicides non crapuleux et violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, précise l'étude du ministère de l'Intérieur.

La publication de ces données intervient au lendemain de la journée internationale pour l'élimination des violences à l'égard des femmes, et deux jours après que 50.000 personnes - selon les organisatrices - ont défilé contre ces violences dans une cinquantaine de villes en France, dont 30.000 à Paris (12.000 selon la préfecture de police).

Christophe Castaner, Marlène Schiappa et la garde des Sceaux Nicole Belloubet doivent présenter mardi matin à Guyancourt (Yvelines) un "portail de signalement en ligne des violences sexuelles et sexistes, disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7", qui permettra aux victimes d'entrer en contact par tchat avec des policiers ou des gendarmes spécifiquement formés.

Ce dispositif "est le premier des jalons, technique et politique, pour éradiquer" ces violences, a fait valoir dimanche le Premier ministre Edouard Philippe dans une tribune publiée sur Facebook.

Mme Schiappa a récemment annoncé le fléchage de 400.000 euros non dépensés et initialement inscrits à son "budget communication" vers cinq associations qui luttent contre les violences sexistes et sexuelles.

Chaque année, près de 220.000 femmes subissent des violences de la part de leur conjoint ou ex-compagnon. En outre, plus de 250 femmes sont violées chaque jour, et une sur trois a déjà été harcelée ou agressée sexuellement au travail.

L'an dernier, Emmanuel Macron avait déclaré l'égalité entre les femmes et les hommes "grande cause du quinquennat" et fait observer une minute de silence en hommage aux victimes.

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