Violences à Paris : 73 suspects présentés en comparution immédiate lundi
Deux jours après les violences à Paris dans le sillage des "gilets jaunes", place aux suites judiciaires: 73 suspects ont été renvoyés lundi devant le tribunal correctionnel de Paris en vue de leur procès en comparution immédiate, selon un nouveau bilan du parquet de Paris.
Au total depuis dimanche, 163 personnes majeures ont été déférées au parquet de Paris pour d'éventuelles suites judiciaires, et cinquante autres doivent à leur tour être présentées à la justice dans la soirée, précise le parquet.
Parmi les 163 suspects déjà déférés, 73 ont été renvoyés devant le tribunal pour y être jugés en comparution immédiate. Plusieurs prévenus ont obtenu le renvoi de leur procès à une date ultérieure, d'autres ont été relaxés ou condamnés à des peines allant jusqu'à de la prison ferme. Les audiences vont se poursuivre mardi.
Au total, ce weekend, les violences ont donné lieu à 370 gardes à vue, dont 34 pour des mineurs, selon un nouveau bilan communiqué dans la soirée par le parquet.
Pour les majeurs, 122 d'entre eux - soit le tiers des procédures - ont été remis en liberté sans être poursuivis.
Sur le plan des poursuites pénales, outre les comparutions immédiates, onze majeurs font l'objet d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), le "plaider-coupable" à la française, tandis que 17 autres ont été placés sous contrôle judiciaire en attendant leur procès prévu à une date ultérieure. Enfin, 62 personnes se sont vu notifier un rappel à la loi, une mesure alternative au procès.
Concernant les 34 mineurs mis en cause, 13 d'entre eux ont été présentés à la justice pour d'éventuelles suites et 4 autres vont être convoqués en vue de leur mise en examen par le juge des enfants. La moitié des procédures ont été classées sans suite.
Lundi, au tribunal, situé porte de Clichy, le nombre des audiences a été doublé pour faire face à un "afflux considérable" de prévenus, comme l'avait annoncé dimanche le procureur de la République Rémy Heitz, assurant que le parquet de Paris n'avait "jamais eu à gérer un nombre aussi important de garde à vue".
Cinq audiences, contre trois habituellement, ont donc été programmées pour la journée de lundi, dont trois dédiées uniquement au jugement de ces suspects.
Ils devaient répondre des chefs d'"actes de violence sur personne dépositaire de l'autorité publique", "dégradations sur des biens destinés à l'utilité publique", "regroupements en vue de commettre des violences", ou encore "port d'armes", des qualifications passibles de 3 à 7 ans d'emprisonnement, avait détaillé le procureur.
Au total, 412 personnes ont été interpellées samedi, selon le préfet de police Michel Delpuech qui a évoqué "des violences d'une gravité sans précédent".
L'Arc de Triomphe tagué et saccagé, des grilles du jardin des Tuileries arrachées, des véhicules incendiés, des magasins pillés... En particulier, "249 feux" ont été recensés par les pompiers, visant "112 véhicules, 130 mobiliers urbains" et "six bâtiments", et les forces de l'ordre ont été visées par "des jets de marteaux", de "billes en acier" ou de "gros boulons", a énuméré dimanche M. Delpuech.
Des enquêtes ont été ouvertes pour permettre d'identifier les auteurs du vol d'un fusil d'assaut dans un véhicule de police et des actes de violence commis à l'Arc de Triomphe. Au moins dix suspects avaient été placés en garde pour des vols et des dégradations autour du célèbre monument parisien, selon une source proche de l'enquête.
Par ailleurs, la police judiciaire a été saisie d'une enquête pour viol visant un manifestant à la suite d'accusations portées par une victime ayant pris part aux manifestations, selon cette source.
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