Violences sexuelles chez les pompiers de Paris : des faits "inacceptables" pour leur général
Après la publication d'un article évoquant des accusations de violences sexuelles chez les pompiers de Paris, leur général affirme qu'il ne fera "pas preuve de corporatisme si les faits sont avérés" et juge "inacceptables" les cas de harcèlement et d'humiliation.
En mars, une jeune femme pompier de Paris a porté plainte pour des agressions sexuelles commises, selon elle, par deux de ses supérieurs hiérarchiques de sa caserne d'affectation de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), avait confirmé à l'époque le parquet de Nanterre. Une enquête pour agression sexuelle et harcèlement sexuel est en cours, selon Le Monde.
D'après le quotidien, la justice a également été saisie en mars d'une plainte déposée par une autre femme pompier de cette caserne pour des faits présumés d'agression sexuelle et harcèlement sexuel commis en début d'année, tandis qu'une enquête préliminaire pour viol a été ouverte au parquet de Créteil (Val-de-Marne) dans une troisième affaire.
Interrogé par le quotidien, Jean-Claude Gallet, le général de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) a confirmé que dans les deux premières affaires, "les faits [étaient] établis, et il n'est pas question d'être ambigu".
Il explique qu'une enquête interne a été diligentée et remise à la justice, et promet de s'exprimer "plus clairement une fois que l'enquête judiciaire aura avancé".
Il souligne que les femmes ne représentent que 3% des effectifs, se disant "convaincu" qu'avec leur montée dans la hiérarchie, "90 % des problèmes de harcèlement, de négation de l'autre, d'humiliation seront traités".
Car, les "cas de harcèlement et d'humiliation à la BSPP", Jean-Claude Gallet ne les "nie pas", les qualifiant d'"inacceptables" et affirme que les "militaires concernés ont été sanctionnés".
"On travaillait sur le sujet, mais les dernières affaires nous montrent qu'il y a encore du chemin à parcourir", poursuit-il, évoquant la création d'un "cours en ligne pour sensibiliser sur le harcèlement sexuel et moral, les risques encourus".
Dans une autre affaire qui concerne des faits survenus entre 2009 et 2010, trois hommes (un pompier militaire et deux autres des Yvelines – un professionnel et un volontaire) ont été mis en examen à Versailles pour viols et agressions sexuelles sur une personne de moins de 15 ans.
Les parents d'une collégienne, sujette aux crises de tétanie et de spasmophilie, avaient déposé plainte lorsque la mère avait découvert que les pompiers qui intervenaient régulièrement au domicile avaient "fait de [s] a fille leur objet sexuel".
Le juge d'instruction devrait rendre son ordonnance de renvoi ou de non-lieu d'ici fin septembre sur l'enquête bouclée en juin, a appris l'AFP de source proche du dossier.
Questionné sur l'affaire, le général Gallet estime que "c'est un cas plus grave car c'est à l'encontre d'une victime".
"Je ne ferai pas preuve de corporatisme si les faits sont avérés. Les horreurs, je ne veux pas les nier. C'est un fléau, c'est inadmissible, on les prend à bras-le-corps", ajoute-t-il.
Dans une autre affaire qui avait déjà secoué la BSPP en 2012, dix anciens membres de la prestigieuse équipe de gymnastique seront jugés dans quelques mois à Paris pour l'"agression sexuelle en réunion" d'un engagé, dans ce qui avait été présenté à l'époque comme un "bizutage". Dans la foulée du scandale, l'équipe de gym des pompiers avait été dissoute.
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