"Bébés OGM" : la seconde femme enceinte le serait de 12-14 semaines

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Par AFP - Pékin
Publié le 22 janvier 2019 - 12:46
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Le chercheur chinois He Jiankui lors d'une conférence internationale sur le génome humaine à Hong Kong le 28 novembre 2018
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© Anthony WALLACE / AFP/Archives
Le chercheur chinois He Jiankui lors d'une conférence internationale sur le génome humaine à Hong Kong le 28 novembre 2018
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La deuxième femme enceinte à la suite de l'expérimentation du chercheur chinois affirmant avoir créé les premiers "bébés génétiquement modifiés", pourrait en être à 12-14 semaines de grossesse, selon un médecin américain qui dit être en contact avec le chercheur.

Le scientifique He Jiankui a provoqué un tollé en Chine et à l'étranger en annonçant qu'il avait réussi à altérer l'ADN de jumelles, nées en novembre, pour les empêcher de contracter le virus du sida. Une annonce qui n'a pas fait l'objet d'une confirmation de source indépendante jusqu'à présent.

Le professeur He, désormais visé par une enquête de police, avait évoqué la possibilité d'une seconde grossesse lors d'une conférence à Hong Kong fin novembre. Selon des médias d'État, une enquête préliminaire a confirmé l'existence de cette femme enceinte. Aucun détail n'a été divulgué sur cette personne.

William Hurlbut, un médecin et bioéthicien de l'université de Stanford en Californie, qui dit connaître M. He depuis deux ans, a déclaré à l'AFP qu'en novembre il était "trop tôt" pour que le foetus soit détecté à l'échographie.

A l'époque, "il n'aurait pas eu plus de six semaines, ce qui ferait 12 à 14 semaines aujourd'hui", a indiqué M. Hurlbut, sur la base de longues conversations avec He Jiankui.

William Hurlbut avait prévu de visiter le laboratoire de M. He, mais ce dernier a été placé "sous la protection de personnes chargées de la sécurité" après l'annonce de son expérience, et les deux hommes ne se sont pas revus.

M. Hurlbut dit échanger depuis des courriels et parler au téléphone avec M. He toutes les semaines.

Selon lui, le scientifique chinois réside dans un appartement de l'Université des sciences et de la technologie du Sud (SUSTech) à Shenzhen (sud de la Chine), où sa famille est autorisée à lui rendre visite pendant la journée.

"Il ne ressemble pas à une personne en proie à une peur ou un stress terribles", a estimé l'Américain. "Il a dit qu'il était libre d'aller sur le campus et de se promener."

Une enquête menée par le gouvernement provincial du Guangdong a révélé qu'il avait "falsifié des documents d'évaluation éthique", selon l'agence Chine nouvelle.

Il avait mis sur pied "en privé" une équipe de recherche comprenant des scientifiques étrangers, toujours selon l'agence officielle qui a indiqué que son cas serait "sérieusement traité conformément à la loi".

He Jiankui risque jusqu'à trois ans de prison pour falsification de documents, a indiqué à l'AFP Fan Chen, un avocat basé à Pékin.

Mais il pourrait faire l'objet d'une peine plus lourde s'il est poursuivi pour menace à la sécurité publique ou pour faute médicale. "Tout cela n'est pas clair. Car ces lois n'ont jamais été appliquées pour de tels actes", explique l'avocat shanghaïen Si Weijiang.

Aucune nouvelle information concernant les jumelles nées en novembre n'a été révélée. Wang Haoyi, un biologiste à l'Académie chinoise des Sciences, estime que l'effet de l'expérimentation sur leur santé est difficile à prévoir.

"Nous devons absolument prendre des mesures pour protéger leur vie privée", a-t-il dit à l'AFP. "Nous ne devrions même pas leur faire savoir qu'elles sont différentes."

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