Berlinale : Roberto Saviano affirme qu'il "ne se laissera pas intimider" par Salvini
L'écrivain italien anti-mafia Roberto Saviano, soulignant qu'il se passait "des choses très graves en Italie", a affirmé mardi qu'il "ne se laisserait pas intimider" par le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini qui a menacé de lui retirer son escorte policière.
"Je reste serein. Je continue à faire ce que je fais. Je continuerai à raconter ce qui se passe, je ne me laisserai pas intimider par les menaces que fait systématiquement le ministre de l'Intérieur italien", a déclaré Roberto Saviano, qui s'exprimait lors de la conférence de presse du film "La Paranza dei bambini" ("Piranhas") de Claudio Giovannesi, sur les gangs de jeunes à Naples.
En compétition au festival de Berlin, ce film, dont Roberto Saviano est co-scénariste, est adapté de l'un de ses livres.
M. Salvini, qui est aussi le patron de la Ligue (extrême droite), avait indiqué en juin qu'il serait utile d'évaluer si Roberto Saviano, auteur du livre "Gomorra" sur la mafia napolitaine, avait encore besoin d'une protection policière. Celle-ci lui a été accordée en 2006 après la sortie de "Gomorra" et les menaces de mort d'un clan de la Camorra, la mafia napolitaine.
"Il faut essayer de comprendre ce qui se passe aussi en ce moment en Italie. Il y a des choses très graves qui se passent", a souligné Roberto Saviano à Berlin. "On a enlevé aussi la protection à un autre journaliste, Sandro Ruotolo. Et moi je me suis engagé, et je n'étais pas seul, beaucoup d'autres aussi se sont engagés pour que ce journaliste soit à nouveau protégé, et c'est ce qui a été fait".
"Au-delà de la question de ma sécurité personnelle, l'escorte, ce n'est pas un privilège, c'est un drame de devoir être escorté", a-t-il développé. "Il y a des dizaines de journalistes qui sont sous protection en Italie et en Europe (...) L'Europe n'est plus un territoire sûr pour ceux qui décrivent ce qui se passe".
Roberto Saviano, très critique contre le chef de file de l'extrême droite et sa politique migratoire, s'en est également pris au fait que Matteo Salvini s'affiche presque désormais toujours avec une veste de police, un sujet sur lequel il l'avait déjà attaqué en janvier. "C'est vraiment une agression à la démocratie. Il est le seul en Europe à faire ça", a-t-il souligné.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.