Bosnie : échauffourées entre migrants et la police à la frontière avec la Croatie

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Par AFP - Velika Kladuša
Publié le 23 octobre 2018 - 12:13
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Des migrants ont été empêchés par la police bosnienne de franchir la frontière avec la Croatie, provoquant des échauffourées, le 23 octobre 2018
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© Elvis BARUKCIC / AFP
Des migrants ont été empêchés par la police bosnienne de franchir la frontière avec la Croatie, provoquant des échauffourées, le 23 octobre 2018
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Des échauffourées ont éclaté mardi à la frontière entre la Bosnie et la Croatie après que la police bosnienne a empêché environ 250 migrants de s'en approcher, a-t-on appris de source policière.

"Ils ont essayé de franchir (la frontière) de force. La police les a refoulés. Il y a eu des échauffourées", a indiqué à l'AFP la porte-parole de la police bosnienne, Snezana Galic.

L'incident s'est produit en fin de journée à proximité du poste-frontière de Maljevac, près de la ville bosnienne de Velika Kladusa (nord-ouest), à deux kilomètres d'un campement de fortune abritant plusieurs centaines de migrants.

Dans la soirée, une centaine de migrants campaient toujours à côté de la route, près du poste-frontière, refusant de regagner le campement, a constaté l'AFP. Ils ont allumé plusieurs feux, alors que la température devrait descendre à 7 degrés durant la nuit.

Auparavant évitée par les migrants, la Bosnie est confrontée depuis le début de l'année à un afflux qu'elle peine à gérer.

Plus tôt dans la journée, la police a réussi à convaincre une centaine de personnes, notamment des familles avec des enfants, qui avaient passé la nuit devant un autre poste frontalier, Izacic, près de Bihac, dans la même région, de rentrer dans un hôtel réaménagé en centre d'accueil, à Cazin.

Plusieurs milliers de migrants se trouvent actuellement dans la région de Bihac et de Velika Kladusa d'où ils essayent tous les jours de passer illégalement en Croatie, selon la police. La plupart sont Pakistanais et Afghans, mais il y a aussi des Iraniens, des Syriens et des Algériens.

A Bihac, entre 800 et 1.000 personnes sont logées dans une résidence universitaire délabrée, selon la police.

Malgré l'aide financière de l'Union européenne, les autorités bosniennes ne sont pas encore parvenues à mettre en place un centre d'accueil dans la région de Bihac, en raison de disputes politiciennes et d'une administration très complexe.

Des ONG mettent en garde contre une aggravation de la situation avec l'arrivée de la saison froide.

"Nous appelons depuis des mois les autorités bosniennes (...) à trouver des logements supplémentaires pour des demandeurs d'asile. Malheureusement, cela ne s'est pas fait de manière satisfaisante", a déclaré mardi un porte-parole du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) chargé des Balkans, Neven Crvenkovic.

"L'hiver est à la porte et c'est vraiment le dernier moment pour mettre en place des capacités de logement nécessaires afin d'éviter une tragédie humanitaire dans le nord de la Bosnie", a-t-il ajouté.

Les autorités devraient ouvrir d'ici la fin de la semaine un centre d'accueil à Hadzici, près de Sarajevo, pour y accueillir quelque 400 personnes. Mais la plupart de migrants se trouvent dans la région de Bihac, près de la frontière avec la Croatie.

Les autorités régionales de Bihac ont décidé mardi de mettre des postes de contrôle à proximité de la ville pour empêcher l'arrivée des migrants dans cette région. La plupart y arrivent en bus et par le train en provenance de Sarajevo.

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