Italie : le gouvernement populiste adopte le revenu de citoyenneté et la réforme des retraites

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Par Fanny CARRIER - Rome (AFP)
Publié le 17 janvier 2019 - 21:58
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Conférence de presse le 17 janvier 2019 à Rome du Premier ministre italien Giuseppe Conte et de ses deux vice-Premiers ministres, Matteo Salvini et Luigi Di Maio après l'adoption des décrets-lois sur
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© Alberto PIZZOLI / AFP
Conférence de presse le 17 janvier 2019 à Rome du Premier ministre italien Giuseppe Conte et de ses deux vice-Premiers ministres, Matteo Salvini et Luigi Di Maio après l'adoption d
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Le gouvernement italien a pris jeudi soir les décrets-lois créant le "revenu de citoyenneté" (RDC) et abaissant l'âge de la retraite, les promesses phares des deux formations populistes au pouvoir.

"Ce gouvernement tient ses promesses", s'est réjoui le chef du gouvernement, Giuseppe Conte, au cours d'une conférence de presse avec ses deux vice-Premiers ministres, Matteo Salvini (Ligue, extrême droite) et Luigi Di Maio (Mouvement 5 étoiles, M5S, antisystème).

"Le conseil des ministres a décidé de fonder un nouvel Etat-providence", a renchéri M. Di Maio. Les décrets-lois entreront en vigueur dans les prochains jours mais devront ensuite être validés par le Parlement dans un délai de 60 jours.

Le budget 2019 adopté fin décembre prévoit une enveloppe de sept milliards d'euros pour le RDC, la principale promesse du M5S, et de quatre milliards pour la réforme des retraites (ainsi que 8,6 milliards en 2020), la mesure phare de la Ligue. De nombreux experts ont cependant estimé que les mesures annoncées, en particulier sur les retraites, risquaient de coûter bien plus cher.

Le RDC s'adresse aux cinq millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté en Italie et vise à la fois à favoriser la réinsertion et à relancer la croissance par la demande.

Ce revenu sera de 780 euros par mois pour une personne seule, avec des majorations ou des minorations en fonction de la situation du foyer, sur une période de 18 mois.

Les bénéficiaires devront être installés en Italie depuis deux ans pour les Italiens et au moins dix ans pour les étrangers. Ils ne pourront pas refuser plus de deux offres d'emploi, dont la deuxième pourra être jusqu'à 250 km de chez eux et la troisième dans toute l'Italie.

Les entreprises qui embaucheront un bénéficiaire obtiendront l'équivalent de son RDC en déductions fiscales pour la durée qu'il lui restait à en bénéficier. Une mesure similaire vise aussi à aider les bénéficiaires qui créeront leur entreprise.

- Un million à la retraite -

L'inscription se fera sur internet ou dans les bureaux de poste à partir de mars et les premiers versements auront lieux en avril -- quelques semaines avant les élections européennes, a promis M. Di Maio.

Le RDC sera versé sur les cartes de paiement électroniques, qui ne seront pas utilisables par exemple pour les jeux d'argent. Et le solde non dépensé à la fin du mois sera perdu.

La réforme des retraites, baptisée "Quota 100", vise à permettre de partir à compter de 62 ans et 38 années de cotisations, alors que la loi actuelle fixe l'âge de la retraite à 67 ans en Italie.

Le gouvernement estime que 355.000 personnes pourraient choisir cette option dès cette année et M. Salvini a répété qu'il n'y aurait "aucune pénalisation et aucune coupe" dans leurs pensions, même si les projections de plusieurs médias évoquaient une diminution allant jusqu'à 30% pour les pensions de ceux partant plus tôt.

Au total, "nous allons envoyer un million de personnes à la retraite en trois ans", a lancé M. Di Maio, tandis que M. Salvini a parlé d'une "autoroute ouverte pour tant d'Italiens" en recherche d'emploi.

La loi permettra aussi aux diplômés de racheter à des tarifs favorables des trimestres de cotisations sur leurs années d'études jusqu'à l'âge de 45 ans. "J'y serais encore tout juste mais de toute façon je ne suis pas diplômé", a plaisanté M. Salvini, qui aura 46 ans en mars.

Cette contre-réforme des retraites "ne change rien et ne s'intéresse qu'au présent, aux prochaines élections", a fustigé dans l'après-midi Elsa Fornero, l'ancienne ministre du Travail qui avait donné son nom fin 2011, en pleine crise financière, à une sévère réforme des retraites et que M. Salvini attaque régulièrement.

"Quand on augmente la dette, cela veut dire qu'on se fiche des jeunes dans ce pays", a-t-elle insisté. "Nous verrons bien dans un an qui avait raison", a répliqué M. Salvini jeudi soir.

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