Mogherini à Pompeo : "Il n'y a pas de solution alternative" à l'accord avec l'Iran

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Par AFP - Bruxelles
Publié le 22 mai 2018 - 02:09
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Federica Mogherini, le 15 mai 2018, à Bruxelles
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© JOHN THYS / AFP/Archives
Federica Mogherini, le 15 mai 2018, à Bruxelles
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La cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini a affirmé lundi qu'"il n'y (avait) pas de solution alternative" à l'accord sur le nucléaire avec l'Iran, en réponse au discours de son homologue américain Mike Pompeo qui a imposé des conditions draconiennes pour conclure un "nouvel accord" avec Téhéran.

"Le discours du secrétaire (d'Etat) Pompeo n'a démontré en rien comment le fait de se retirer du Plan d'action conjoint (JCPOA, le nom officiel de l'accord nucléaire iranien) avait rendu ou rendrait la région plus sûre de la menace de prolifération nucléaire ou comment il nous placerait dans une meilleure position pour influencer la conduite de l'Iran dans des domaines en dehors de la portée du JCPOA", a répondu Mme Mogherini dans un communiqué.

"Il n'y a pas de solution alternative au JCPOA", a conclu la haute-représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, après avoir écouté "attentivement" l'intervention du ministre américain.

"L'Union européenne est et restera engagée en faveur de la poursuite de la mise en oeuvre complète et effective du JCPOA aussi longtemps que l'Iran respectera tous ses engagements liés au nucléaire, comme il le fait jusqu'à présent", a réitéré Mme Mogherini.

Mike Pompeo a présenté lundi la "nouvelle stratégie" des Etats-Unis après la décision très contestée du président Donald Trump de se retirer unilatéralement de l'accord sur le nucléaire iranien.

M. Pompeo a ainsi énuméré douze conditions pour conclure un "nouvel accord" avec l'Iran, avec des demandes beaucoup plus draconiennes sur le volet nucléaire, la fin de la prolifération balistique et de l'implication iranienne dans les conflits au Moyen-Orient.

- Maas à Washington -

Il a également eu recours à la menace, avertissant les Européens que les entreprises qui feront affaire avec l'Iran dans des secteurs interdits par les sanctions américaines "seront tenues responsables".

La Commission européenne a lancé vendredi une procédure officielle visant à activer la "loi de blocage" afin de contrecarrer les effets extraterritoriaux des sanctions américaines pour les entreprises européennes voulant investir en Iran.

L'UE a participé à la conclusion du Plan d'action conjoint signé à Vienne en juillet 2015, après des années d'âpres négociations entre l'Iran et le groupe 5+1 (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie). Aux termes de l'accord, Téhéran a accepté de geler son programme nucléaire jusqu'en 2025.

"Cet accord appartient à la communauté internationale, ayant été entériné par le Conseil de sécurité de Nations unies", a rappelé Mme Mogherini à son collègue américain.

En outre, a-t-elle argué, le JCPOA "n'a jamais été conçu pour régler tous les problèmes en rapport avec l'Iran", en soulignant que l'UE soulevait régulièrement - parallèlement à la pression de sanctions - les problèmes du rôle régional de l'Iran, du terrorisme et du non-respect des droits de l'Homme avec Téhéran.

"La communauté internationale attend de toutes les parties qu'elles tiennent les promesses qu'elles ont faites il y a plus de deux ans", a exhorté la diplomate européenne à l'adresse de Washington.

Depuis Buenos Aires, où il participait à la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20, le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas a annoncé lundi qu'il se rendrait cette semaine à Washington pour s'entretenir avec Mike Pompeo.

Le ministre allemand a dit qu'il n'avait pas été surpris par les déclarations de M. Pompeo, avant d'afficher la même position que Mme Mogherini: "Nous ne voyons pas en ce moment de meilleure alternative", a-t-il dit lors de la conférence de presse de clôture du G20.

"Nous pensons que sans cet accord, nous prendrions le risque que l'Iran reprenne son programme nucléaire", a-t-il ajouté.

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