Open Arms cesse les sauvetages au large de la Libye et se replie en Espagne
L'organisation non gouvernementale espagnole Open Arms a annoncé jeudi qu'elle cessait les sauvetages de migrants au large de la Libye pour se replier en Espagne, en dénonçant la "criminalisation des ONG" en Méditerranée centrale.
"Au cours des prochaines semaines, Proactiva Open Arms se joindra aux opérations de sauvetage dans le détroit de Gibraltar et la mer d'Alboran" séparant le Maroc de l'Espagne, qui sont coordonnées par les garde-côtes espagnols, a annoncé l'ONG dans un communiqué.
"Les intenses campagnes de criminalisation des ONG en Méditerranée centrale et la mise en marche de politiques inhumaines ont provoqué non seulement la fermeture des ports d'Italie et de Malte mais la paralysie de nombreuses organisations humanitaires de sauvetage, ainsi que l'augmentation du flux migratoire vers le sud de l'Espagne", écrit l'ONG pour justifier cette décision.
La mission de Proactiva Open Arms, qui débutera dans les prochaines semaines, se prolongera "tant que la pression migratoire durera dans le sud de l'Espagne et que cela semblera nécessaire", selon son communiqué.
Devançant l'Italie et la Grèce, l'Espagne est devenue cette année la première porte d'entrée en Europe de migrants clandestins risquant leur vie en mer. Près de 28.000 sont arrivés depuis janvier à bord d'embarcations de fortune, soit quasiment autant que le total des arrivées par terre et par mer en Espagne en 2017, selon l'Organisation internationale pour les migrations.
Le nouveau gouvernement italien, formé fin mai par le parti "antisystème" Mouvement 5 étoiles et la formation d'extrême droite de la Ligue, a fermé au cours de l'été les ports italiens aux navires des ONG sillonnant la Méditerranée centrale pour porter secours aux migrants en péril.
C'est pourquoi Proactiva Open Arms a dû, par trois fois, faire débarquer des migrants sauvés au large de la Libye dans des ports d'Espagne - Barcelone, Palma de Majorque, Algésiras - au cours de l'été.
En juillet, ses secouristes avaient découvert une femme encore en vie et deux cadavres sur les restes d'un canot pneumatique au large de la Libye, et avaient accusé les garde-côtes libyens - qui avaient démenti - de les avoir abandonnés à leur sort en pleine mer.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.