Pérou : un scandale d'enregistrements emporte le président de la Cour suprême
Le président de la Cour suprême du Pérou Duberli Rodriguez a présenté jeudi sa démission après la diffusion d'enregistrements compromettants dans lesquels l'on entend des juges monnayer des peines, a annoncé la Cour.
"Au vu de la crise institutionnelle que traverse l'institution judiciaire (la plus haute du pays), je présente ma démission", a écrit M. Rodriguez dans une lettre dont le contenu a été publié sur Twitter.
Ebranlée par ce scandale, la justice péruvienne avait été déclarée mercredi en "état d'urgence" pour une durée de 90 jours, selon le journal officiel.
Ces décisions interviennent une semaine après la diffusion dans les médias péruviens d'enregistrements mettant en cause des magistrats de la Cour suprême ou du Conseil national de la magistrature (CNM), un organisme chargé de nommer les juges et les procureurs.
Ainsi, dans un des enregistrements, on entend le juge de la Cour suprême César Hinostroza évoquer le procès du violeur d'une fillette de 11 ans : "Que voulez-vous, qu'on réduise sa peine ou qu'on le déclare innocent ?".
Plusieurs magistrats éclaboussés par le scandale ont déjà été écartés et le ministre de la Justice Salvador Heresi a été démis de ces fonctions par le chef de l'Etat Martin Vizcarra.
Ce dernier a convoqué pour vendredi une session extraordinaire du Parlement qui doit examiner une éventuelle destitution en bloc des magistrats du CNM, nommé par l'assemblée législative.
Fin mars, son prédécesseur à la tête du Pérou Pedro Pablo Kuczynski avait démissionné, accusé d'avoir menti sur ses liens avec le géant brésilien du BTP Odebrecht, au coeur d'un vaste scandale de corruption qui éclabousse une partie de la classe politique d'Amérique latine. Il avait été remplacé par son vice-président Martin Vizcarra.
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