Syrie : les utilisations d'armes chimiques dans le conflit

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Par AFP - Beyrouth
Publié le 08 avril 2018 - 18:44
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Carte la Syrie avec les attaques chimiques présumées. La dernière à Douma est dénoncée par Trump et Ankara et démentie par Moscou
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© Laurence SAUBADU / AFP
Syrie: nouvelle attaque chimique présumée
© Laurence SAUBADU / AFP

Depuis le début du conflit en Syrie en 2011, les forces en présence, en particulier celles du régime de Bachar al-Assad, ont été accusées à de nombreuses reprises d'avoir eu recours à des armes chimiques.

- Nouvelles accusations -

Les Casques Blancs, des secouristes en zones rebelles, un groupe insurgé et l'opposition en exil ont accusé le régime d'avoir mené une attaque chimique samedi à Douma, ultime poche rebelle dans la Ghouta orientale.

Dans un communiqué, les Casques Blancs et l'ONG médicale Syrian American Medical Society ont affirmé que 48 personnes avaient péri dans cette attaque aux "gaz toxiques", et ont fait état de "plus de 500 cas, la plupart des femmes et des enfants", qui présentent "les symptômes d'une exposition à un agent chimique".

Le régime syrien a démenti une telle attaque de même que son allié russe.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a dit ne pas être en mesure de confirmer une attaque chimique.

Dimanche, les États-Unis ont dénoncé une possible attaque chimique à Douma et le pape François a affirmé que "(...) Tant de personnes sont frappées par les effets des substances chimiques contenues dans les bombes" en Syrie.

Depuis 2014, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) dit avoir enquêté sur 70 cas d'attaques au gaz en Syrie, sur un total de 370 signalements.

- Gaz sarin -

En juillet 2012, le régime reconnaît pour la première fois posséder des armes chimiques.

En août 2013, le régime mène des attaques dans la Ghouta orientale et à Mouadamiyat al-Cham, près de Damas. L'opposition accuse le régime d'avoir eu recours à des gaz toxiques, ce qu'il dément.

Les États-Unis affirment avoir la "forte certitude" que le régime est responsable de cette attaque qui a fait selon eux au moins 1.429 morts, dont 426 enfants.

Le 14 septembre, un accord américano-russe à Genève sur le démantèlement de l'arsenal chimique de la Syrie d'ici mi-2014 est signé, repoussant la perspective de frappes envisagées par Washington et Paris pour "punir" le régime.

Mi-septembre, l'ONU publie un rapport selon lequel des "preuves flagrantes" de l'utilisation de gaz sarin ont été trouvées.

- Chlore, gaz moutarde -

Fin août 2016, une commission d'enquête de l'ONU et de l'OIAC affirme que des hélicoptères militaires syriens ont répandu du gaz de chlore sur au moins deux localités de la province d'Idleb (nord-ouest), à Talmenes en 2014 et Sarmine en 2015.

Elle accuse en outre le groupe jihadiste État islamique (EI) d'avoir utilisé en 2015 du gaz moutarde à Marea, dans la province d'Alep (nord).

En octobre 2016, un rapport de cette même commission conclut que l'armée syrienne a mené une attaque à l'arme chimique, sans doute du chlore, à Qmenas (province d'Idleb) en 2015.

- Khan Cheikhoun -

Le 4 avril 2017, un raid aérien frappe Khan Cheikhoun, localité contrôlée par des rebelles et des jihadistes dans la province d'Idleb, faisant 83 morts selon l'ONU, au moins 87 selon l'OSDH.

Selon des médecins, les symptômes relevés sont similaires à ceux constatés sur des victimes d'une attaque chimique.

En représailles, Donald Trump ordonne des frappes sur la base aérienne syrienne d'Al-Chaayrate (centre), dans la nuit du 6 au 7 avril.

Les experts de l'OIAC et de l'ONU confirmeront que du gaz sarin a été utilisé et que le régime est responsable de l'attaque. Ce dernier dément.

- Ghouta, Saraqeb -

Le 22 janvier 2018, l'OSDH rapporte 21 cas de suffocation à Douma.

Des habitants et des sources médicales évoquent une attaque au chlore. Le 13 janvier, une attaque similaire avait visé la périphérie de la ville.

Le 4 février, 11 cas de suffocation sont rapportés à Saraqeb (province d'Idleb). L'OSDH cite des habitants et des médecins faisant état d'un "gaz toxique".

Le 25, 14 cas de suffocation, dont celui d'un enfant décédé, sont rapportés après un bombardement du régime dans la Ghouta orientale. Un médecin évoque des "soupçons d'utilisation du chlore".

Le 7 mars, l'OSDH indique qu'au moins 60 personnes ont souffert de difficultés respiratoires à Saqba et Hammouriyé, dans la Ghouta.

- Mise en scène -

La Russie a accusé mi-mars les rebelles de chercher à mettre en scène des attaques chimiques qui serviraient de prétexte à des frappes occidentales.

Elle a assuré avoir découvert un laboratoire dans un village repris aux rebelles.

Dimanche, elle a dit être prête, une fois les rebelles évacués de Douma, "à envoyer des spécialistes pour recueillir les données qui confirmeront que ces assertions sont montées de toutes pièces".

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