A Taïwan, des "gilets jaunes" mobilisés pour une réforme fiscale
Des manifestants taïwanais habillés en jaune et demandant une réforme fiscale ont interrompu mardi une cérémonie du Nouvel an à laquelle asistait la présidente Tsaï Ing-wen, dans une campagne partiellement inspirée des "gilets jaunes" français.
Partiellement seulement, car la mobilisation taïwanaise est née trois ans avant la campagne française des "gilets jaunes" apparue il y a plusieurs semaines.
Mais les manifestants taïwanais ont été galvanisés par le fait que, pour tenter d'éteindre l'incendie allumé en France par les "gilets jaunes", le gouvernement ait renoncé début décembre à augmenter les taxes sur les carburants en 2019, en plus d'un paquet d'autres mesures pour doper le pouvoir d'achat.
Depuis lors, les manifestants taïwanais ont intensifié la fréquence de leurs rassemblements, optant en outre pour une stratégie beaucoup plus frontale.
Mardi, une centaine d'entre eux sont parvenus à s'introduire à la cérémonie traditionnelle du 1er janvier de levée du drapeau devant le palais présidentiel, en présence de la présidente.
Une fois le drapeau levé, ils ont enlevé leurs manteaux pour arborer leurs gilets jaunes ainsi que des banderoles tout en scandant des slogans, provoquant de brèves échauffourées avec les forces de l'ordre.
"Le président Macron a répondu positivement au mouvement des gilets jaunes en France et lancé des réformes", a déclaré à l'AFP Jacklyn Chang, une étudiante. "Nous espérons aussi que la présidente Tsaï nous écoutera."
Le mouvement taïwanais découle d'un contentieux entre les autorités fiscales et Tai Ji Men, une organisation religieuse dont le chef avait été arrêté et poursuivi pour fraudes et évasion fiscale en 1996.
Bien que les tribunaux aient abandonné les poursuites pour fraude, Tai Ji Men demeure accusé de devoir des millions de dollars d'arriérés d'impôts.
La première manifestation de masse des "gilets jaunes" taïwanais demandait une amnistie dans les procédures pour évasion fiscale.
Plus récemment, les manifestants ont commencé à demander -notamment lors d'un rassemblement de 20.000 personnes à Taipei le 19 décembre- une réforme fiscale générale pour alléger notamment les impôts des ménages les moins aisés.
"Notre principal objectif est que les services fiscaux en finissent avec les campagnes d'intimidation", a déclaré Chen Tze-lung, un professeur à la retraite qui est un des initiateurs du mouvement.
Si les manifestants taïwanais citent de plus en plus en exemple le mouvement français, les différences entre les deux sont énormes. Le mouvement taïwanais est notamment toujours demeuré pacifique et organisé derrière une hiérarchie avec des leaders clairement identifiés.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.