Visa présente des excuses après la panne de son service de paiement en Europe
La société de services de paiement Visa a présenté samedi ses excuses après avoir subi la veille une panne informatique qui a laissé ses clients dans plusieurs pays d'Europe incapables de régler leurs achats par carte.
Signe de l'importance de la panne, c'est le directeur général du groupe américain en personne qui s'est exprimé. "Notre objectif est de faire en sorte que tous les paiements Visa fonctionnent de façon fiable 24 heures sur 24, 365 jours par an. Nous n'avons pas été à la hauteur de cet objectif", a reconnu Al Kelly dans un communiqué.
Il a adressé des excuses à l'ensemble des "partenaires et des titulaires" de cartes Visa pour cette panne qui n'est pas liée "à une cyberattaque ou un accès non autorisé". Samedi matin, les systèmes de paiements de Visa Europe avaient retrouvé un fonctionnement normal.
La panne a entraîné vendredi des perturbations dans plusieurs pays d'Europe, bloquant les acheteurs en caisse au moment de payer. Elle a été particulièrement ressentie au Royaume-Uni où les cartes Visa représentent 97% des cartes de débit en circulation dans le pays, selon l'association UK Finance.
"J'avais pour 240 livres (275 euros) de produits dans mon chariot, mais ma carte ne fonctionnait pas", a expliqué à la BBC Jay Curtis, qui faisait ses achats dans un magasin de bricolage à Swansea (Pays de Galles). "J'ai essayé plusieurs fois, puis avec une autre carte, mais sans succès. J'ai dû rentrer chez moi".
- "Espèces seulement" -
Pendant plusieurs heures, les titulaires d'une carte Visa n'avaient d'autre choix que de régler leurs paiements en espèces. Les retraits de liquide aux distributeurs de billets n'ont pas été affectés par la panne.
"Je faisais mes courses hebdomadaires chez Aldi, sans cash, avec seulement ma carte", a témoigné sur Twitter Jessica Hammond. "Un homme derrière moi dans la queue m'a donné 100 livres, je lui ai fait un virement bancaire pendant que j'attendais pour payer. #bonsamaritain".
"Quand vous payez quelque chose, le système envoie un message à Visa, et Visa doit répondre et renvoyer un message vers la machine", a expliqué au Guardian un porte-parole de la chaîne de supermarchés Asda. "C'est sur le message de retour que se trouve l'erreur".
Dans les rues de Londres, ces perturbations ont refroidi l’atmosphère traditionnellement animée du vendredi soir. Le Saint James of Bermondsey, un pub située dans l'est de la capitale, était quasiment vide en début de soirée vendredi. Un panneau "Cash Only" (espèces seulement) avait été installé sur le bar.
En Europe, ces difficultés ont pris par surprise de nombreux consommateurs, laissés sans solution. A Berlin, les clients exprimaient leur énervement devant les longues files d'attentes qui se formaient aux caisses du magasin Primark située sur l'Alexanderplatz, a constaté une journaliste de l'AFP.
En Espagne, la Guarda Civil a même envoyé un message sur son compte Twitter pour tenter d'apaiser les consommateurs affectés. "Rassurez vous, si vous ne pouvez pas payer, vous n'avez subi aucun vol ou piratage", a-t-elle écrit. "Visa rencontre une perturbation qui empêche de procéder aux paiements par cartes".
- Pas de perturbations en France -
D'autres pays n'ont pas subi de perturbations. "Le problème technique sur les paiements par carte visa n'a pas touché la France", a déclaré à l'AFP un acteur du système bancaire français.
"Cela tient au système de paiement bancaire sécurisé mis en place en 1984", a-t-il précisé. Depuis cette date tous les paiements effectués en France via une carte bancaire passent par un intermédiaire, le groupement des cartes bancaires, représenté par le logo CB sur les cartes de paiement. Les paiements à l'étranger sur Internet, eux, ont pu être perturbés.
La Russie, qui a développé depuis 2015 son propre système de compensation, pour empêcher d'éventuelles sanctions occidentales d'affecter les paiements électroniques, a également été épargnée.
"Toutes les transactions se déroulent normalement", a déclaré un porte-parole du NCPS, le système national de paiement par carte, cité par l'agence TASS.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.