Assemblée : Lassalle en "gilet jaune" provoque une brève suspension de séance

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Par AFP - Paris
Publié le 21 novembre 2018 - 16:34
Mis à jour le 22 novembre 2018 - 00:04
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Jean Lassalle en gilet jaune à l'Assemblée nationale, à Paris le 21 novembre 2018
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© Handout / Assemblée Nationale/AFP
Jean Lassalle en gilet jaune à l'Assemblée nationale, à Paris le 21 novembre 2018
© Handout / Assemblée Nationale/AFP

Le député non-inscrit Jean Lassalle a provoqué mercredi une brève et rare suspension de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée en arborant un "gilet jaune", alors que le président de l'Assemblée Richard Ferrand lui avait intimé de le "retirer".

"Retirez ce gilet!", "Allez manifester hors de cet hémicycle", a lancé M. Ferrand (LREM) à plusieurs reprises à l'élu des Pyrénées-Atlantiques, imperturbable.

Les huissiers, qui s'étaient approchés du député béarnais, en haut des travées, n'ont pas obtenu immédiatement qu'il retire le gilet, symbole de la mobilisation contre la hausse des taxes sur les carburants. Après un moment de flottement, la séance a été brièvement suspendue, un fait peu fréquent lors des "QAG".

L'incident s'est produit alors que le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner répondait à une question de Jean-Michel Fauvergue (LREM) sur la mobilisation des "gilets jaunes".

"Les conditions d'organisation de ces multiples manifestations (...) mettent en risque d'abord celles et ceux qui manifestent, celles et ceux qui veulent circuler, et mettent aussi en risque, non pas les comportements +cirquiesques+...", a dit le ministre avant d'être interrompu.

M. Ferrand a alors lancé à M. Lassalle: "Je vous rappelle au règlement... M. Lassalle, veuillez immédiatement retirer ce gilet... parfait M. Lassalle, ce rappel au règlement sera évidemment inscrit au procès-verbal et vous en subirez les conséquences", en l'occurrence une sanction financière.

À la suspension, l'ex-candidat à la présidentielle a retiré son gilet et l'a remisé dans sa sacoche.

Les élus RN et les insoumis ont peu après quitté l'hémicycle, Marine Le Pen s'insurgeant dans les couloirs de l'Assemblée des propos "indignes" du ministre et de son "cynisme" vis-à-vis du mouvement des "gilets jaunes". "Castaner a été nommé garde du corps du président de la République. Il a remplacé Benalla", a-t-elle asséné.

Christophe "Castaner est dans la provocation depuis trois jours, c'est lui qui fait monter l'ambiance", a renchéri le député insoumis Éric Coquerel.

À la reprise, le ministre de l'Intérieur a repris la parole: "M. Lassalle sait par expérience que si le ridicule ne tue pas, je pense aux deux personnes qui sont mortes depuis samedi, je pense aux 584 blessés, je pense aux 110 policiers et gendarmes qui pour garantir la protection du droit fondamental de manifester se sont retrouvés blessés", a-t-il déclaré, applaudi debout par les parlementaires de la majorité. Pour sa part, M. Lassalle s'est levé pour protester vivement.

Mercredi, sur RTL, le candidat malheureux à la présidentielle de 2017 a estimé que "la seule chose qu'il (faille), c'est assumer l'acte que l'on pose".

"De toute façon, ils ne peuvent pas avoir - pour moi - plus de déconsidération et d'irrespect qu'ils n'en ont", a ajouté le député des Pyrénées-Atlantiques, en indiquant qu'il n'avait pas l'intention pour autant de porter à nouveau un gilet jaune dans l'Hémicycle.

"Ce mouvement est profond, il y a la taxe, il y a aussi tout le mal-être, tout le mal-vivre de millions de compatriotes et qui n'ont plus aucune confiance dans une classe politique française qui est devenue un théâtre d'ombres", a encore fait valoir l'élu.

chl-reb-ll-pab/jk/dga

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