Assurance chômage : "aucun tabou" y compris sur la dégressivité des allocations (Pénicaud)
La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a indiqué dimanche que le gouvernement "n'avait aucun tabou" sur la nouvelle réforme de l'assurance chômage, y compris au sujet de la dégressivité des allocations chômage, alors que ce chantier va se rouvrir.
Interrogée sur ce sujet lors de l'émission "le Grand Jury" RTL/Le Figaro/LCI, Mme Pénicaud a répondu: "Aujourd'hui, il y a certains partenaires sociaux qui souhaitent aborder le sujet, nous on n'a aucun tabou".
Cette idée de dégressivité a été avancée récemment, pour les cadres, par le député LREM Aurélien Taché. Le Premier ministre, Edouard Philippe, avait lui aussi dit qu'il n'avait "ni tabou ni présupposés".
"C'est pas forcément un sujet de +cadres+", a glissé la ministre. "On est un des rares pays d'Europe qui indemnise les demandeurs d'emploi deux ans, trois ans pour les séniors, sans dégressivité", a-t-elle indiqué.
La CFE-CGC s'est insurgée contre cette mesure en général, de même que FO et la CGT.
La ministre a rappelé que la réforme de l'assurance chômage avait deux "buts essentiels": "lutter contre la précarité excessive" et "inciter au retour à l'emploi". Il y a des règles du régime d'assurance chômage qui "quelquefois se transforment en un piège", a-t-elle dit, en évoquant les règles liées à la permittence (travail par intermittence, alternant avec des périodes indemnisées).
S'agissant des critiques concernant la réouverture de négociations sur l'assurance chômage, sur la méthode et sur le fond formulées notamment par des syndicats comme la CGT et FO, Mme Pénicaud a répondu: "pour l'instant, il y en a qui veulent négocier". Elle a confirmé le calendrier: une phase de "diagnostic partagé" avec "quatre séances" avant une lettre de cadrage qui sera envoyée fin septembre aux organisations patronales et syndicales.
Sur le dossier des intermittents du spectacle, et le fait de savoir s'il serait aussi rouvert, la ministre a indiqué que "pour l'instant c'est un sujet qui n'a été soulevé ni par le patronat, ni par les syndicats, ni par le gouvernement".
Interrogée par ailleurs sur l'objectif du retour au plein emploi et d'un taux de chômage à 7%, la ministre a indiqué que cela restait une "ambition forte" du gouvernement.
Quant au travail du dimanche, qui a fait cet été l'objet d'une tribune de députés LREM souhaitant "aller plus loin", la ministre a répondu: "ce n'est clairement ni à mon agenda, ni dans mes priorités" car "aujourd'hui on a un système relativement équilibré".
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