Chikirou nie toute "surfacturation" dans la campagne de Mélenchon

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Par AFP - Paris
Publié le 23 octobre 2018 - 21:26
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Ni surfacturation, ni enrichissement personnel, ni détournement de fonds publics: l'ex-directrice de la communication de Jean-Luc Mélenchon Sophia Chikirou a réfuté mardi les soupçons évoqués dans le cadre de la campagne présidentielle du candidat insoumis, au lendemain de son audition par la police.

"Il n'y a pas eu de surfacturation, Mediascop (société de Sophia Chikirou auteure de prestations de conseils pour la campagne, ndlr) n'a pas surfacturé, il n'y a pas d'enrichissement personnel, il n'y a pas eu de détournement de fonds publics", a martelé d'entrée Mme Chikirou lors d'une interview sur BFMTV.

"La campagne de Jean-Luc Mélenchon a été la moins chère des cinq premiers candidats", a-t-elle ajouté.

La dirigeante de la société de conseil Mediascop est soupçonnée d'avoir "surfacturé" ses prestations auprès du candidat Mélenchon.

Elle n'a pas été interrogée sur les affirmations de Mediapart évoquant une relation intime entre elle et Jean-Luc Mélenchon qui a lui démenti sur les réseaux sociaux.

Cette enquête préliminaire du parquet de Paris avait été ouverte notamment après avoir reçu en mars un signalement de "surfacturations" relevées par la Commission des comptes de campagne (CNCCFP).

"J'ai subi trois perquisitions: une à mon domicile chez moi à 07H00 du matin, une dans mon entreprise Mediascop et une pour mon expert comptable", a rapporté Mme Chikirou mardi.

Elle a souligné avoir été entendue "plusieurs heures" par les policiers, s'estimant "satisfaite" de ses auditions.

"Moi je n'étais pas donneur d'ordre, j'étais prestataire. Les donneurs d'ordre étaient Manuel Bompard, le directeur de campagne, et le mandataire financier. Je n'ai jamais signé le moindre document", niant avoir pu valider des factures que sa société Mediascop aurait émises.

Le travail de Mediascop était selon elle transparent dans "deux factures" d'une trentaine de pages au total "extrêmement détaillées": "89 vidéos pour les réseaux sociaux, 18 clips de campagne officielle, 1.300 visuels et images pour les réseaux sociaux, 34 réunions publiques, deux meeting hologramme", ou encore "des goodies" et des émissions Youtube.

Dans la profession, "200 euros pour une minute de sous-titrage de vidéo c'est la fourchette basse", a-t-elle fait valoir pour démentir un exemple de surfacturation présumée, relevé dans une enquête de France info.

La société travaillant pour la campagne de Benoît Hamon a "facturé 286.000 euros" pour "quelques vidéos", "moi j'ai facturé pour 89 vidéos 90.000 euros", a-t-elle comparé.

"Nous n'avons pas constitué de cagnotte, nous ne sommes pas de ce genre-là. (...) La campagne de Jean-Luc Mélenchon a demandé un remboursement de 6,2 millions d'euros, si nous avions voulu voler de l'argent à l'État, nous serions allés jusqu'aux huit millions d'euros" de plafond légal, a-t-elle plaidé.

Par ailleurs, "Radio France prétend que Sophia Chikirou se paie 15.000 euros par mois", mais "une entreprise ce n'est pas parce qu'elle facture 10.000 euros par mois qu'elle va payer 10.000 euros à la personne: vous enlevez 20% de TVA, vous enlevez les cotisations, les charges etc., à la fin il reste 3.000 euros".

"Tous les hommes politiques travaillent avec des gens qu'ils connaissent, en qui ils ont confiance", a-t-elle dit. "Ca va, je n'ai pas été trop mauvaise, j'ai eu quelques idées assez bonnes, assez géniales, assez remarquées".

"Je ne baisserai pas les yeux, pour me les faire baisser il faudra me les crever. Je n'ai rien à me reprocher", a assuré Sophia Chikirou.

Celle qui s'occupe actuellement de la coordination entre La France insoumise et ses alliés européens comme Podemos a enfin indiqué: "Je ferai la campagne des européennes si on me le demande" - en tant que conseillère en communication.

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