Éducation sexuelle à 4 ans : Schiappa dénonce de "fausses informations"
Marlène Schiappa s'est insurgée mardi contre des publications virales affirmant que des cours d'éducation sexuelle seront dispensés à la maternelle et "apprendront la masturbation" aux enfants, invitant les parents à se tourner vers "leur établissement, les équipes éducatives ou la loi".
"Il est hors de question d'enseigner ni la masturbation, ni aucune pratique sexuelle à des enfants, et encore moins à 4 ans", a déclaré lors d'un "Facebook Live" organisé par la République en marche la secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes, en réponse à des questions d'internautes.
"Attention, il y a des documents qui circulent qui ne sont pas vrais", a-t-elle poursuivi. "J'ai passé l'été à voir circuler sur les réseaux sociaux que le gouvernement était sataniste, que nous avions légalisé la pédophilie, que nous allions apprendre la masturbation à la maternelle... Ai-je vraiment besoin de démentir?"
Selon elle, ces "fausses informations", "sans source", émanent "de tracts imprimés on ne sait pas par qui et de fausses vidéos publiées sur des sites conspirationnistes".
"Les extrémistes qui diffusent cela, copient-collent des argumentaires déjà utilisés contre Najat Vallaud-Belkacem (...). Nous sommes sur des sujets brûlants qui prêtent parfois aux fantasmes et interprétations", a ajouté Mme Schiappa, appelant les parents à ne croire que leur établissement, l'équipe éducative, les préfectures et la loi.
L'ancienne ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem avait lancé à l'automne 2014 dans des classes volontaires les "ABCD" de l'égalité pour déconstruire les stéréotypes filles-garçons. Ils avaient été abandonnés après plusieurs mois de polémique donnant lieu à des rumeurs infondées, notamment sur la masturbation en maternelle.
Marlène Schiappa a annoncé en juillet qu'une circulaire serait envoyée à partir de la rentrée aux recteurs pour qu'ils mettent en œuvre la loi de 2001 qui prévoit trois séances annuelles d'éducation à la sexualité de l'école au lycée afin d'apprendre le "respect dû au corps humain" et d'acquérir une "vision égalitaire" des relations femmes-hommes.
Une enquête menée en 2015 auprès de 3.000 établissements scolaires (publics et privés) par le Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE) a montré que cette loi n'était pas systématiquement mise en oeuvre. 25% des écoles répondantes (contre 4% des collèges et 11,3% des lycées) déclaraient n'avoir mis en place aucune action ou séance.
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