"Gilets jaunes" : Castaner promet de revoir la doctrine du maintien de l'ordre
Christophe Castaner a promis lundi de revoir à l'avenir la doctrine d'emploi du maintien de l'ordre en France et a défendu les choix sécuritaires à Paris le 1er décembre malgré les violences qui ont émaillé la manifestation des "gilets jaunes".
"L'ordre public est une question majeure, très évolutive. Il faut revoir la doctrine d'emploi, les conditions d'emploi" du maintien de l'ordre, a promis le ministre de l'Intérieur auditionné par la commission des lois de l'Assemblée nationale sur les mobilisations de s"gilets jaunes".
"Face à ces nouvelles formes de violences, il faut que nous puissions avoir des moyens. Pour le renseignement comme pour le maintien de l'ordre (...) Nous avons des doctrines qui ne sont plus adaptées à la réalité", a poursuivi le ministre.
En cas de nouveaux rassemblements à Paris samedi prochain, M. Castaner s'est engagé à renforcer les forces présentes dans la capitale et à "travailler sur la mobilité" de celles-ci, une revendication des syndicats policiers après les graves débordements survenus dans plusieurs endroits à Paris qui ont conduit à 412 interpellations et fait 133 blessés.
Il a précisé que la réflexion sur les mesures envisagées en cas de nouvelles manifestations était toujours en cours.
Malgré les critiques, M. Castaner a défendu les choix stratégiques du maintien de l'ordre à Paris le 1er décembre et a assumé le choix de sanctuariser, sur le modèle d'une fan-zone, les Champs-Élysées pour permettre aux manifestants d'y défiler.
Sur la question de la sécurisation de la place de l’Étoile et de l'Arc-de-Triomphe, qui a fait l'objet de nombreuses dégradations, M. Castaner a précisé que le monument était défendu par deux forces mobiles qui ont perdu puis repris le site "six fois dans la journée".
"Je ne reprocherais jamais aux hommes qui ont reculé car il en allait de leur vie", a déclaré le ministre.
Selon lui, "entre 3.000 et 5.000 personnes" ont été "dans une logique de casseurs" samedi dernier, sur un total de quelque 8.000 manifestants dans la capitale.
"Certains viennent de l'ultradroite et d'ultragauche" mais "ils n'ont jamais emporté le mouvement", a souligné le ministre qui a évoqué des "gilets jaune" "qui se sont radicalisés" "au fil du temps".
M. Castaner a indiqué que sur les 412 personnes interpellées, seules 16 étaient connues des services de renseignement.
Le ministre de l'Intérieur et le secrétaire d’État Laurent Nuñez doivent être entendus mardi par la commission des Lois du Sénat.
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