"Gilets jaunes" : le gouvernement et Le Pen s'accusent mutuellement des violences à Paris

Auteur:
 
Par AFP - Paris
Publié le 24 novembre 2018 - 13:45
Image
Christophe Castaner lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale le 14 novembre
Crédits
© Eric FEFERBERG / AFP/Archives
Marine Le Pen et le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner se sont mutuellement accusés d'être responsables des violences qui ont marqué à Paris la manifestation des "gilets jaunes".
© Eric FEFERBERG / AFP/Archives

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et la dirigeante d'extrême droite Marine Le Pen s'accusent mutuellement d'être responsables des violences qui marquent à Paris la manifestation samedi des "gilets jaunes".

Le ministre a dénoncé "une mobilisation de l'ultradroite" parmi les manifestants présents sur la célèbre avenue, où les forces de l'ordre ont, selon lui, dû "repousser les séditieux" qui "ont répondu à l'appel notamment de Marine Le Pen (à défiler sur les Champs-Elysées, ndlr) et veulent s'en prendre aux institutions comme ils veulent s'en prendre aux parlementaires de la majorité".

"Sur Paris on voit une évolution, à l'appel de Marine Le Pen, qui avait invité les manifestants à venir sur les Champs-Elysées", a-t-il dit.

Marine Le Pen a immédiatement assuré n'avoir "jamais appelé à quelque violence que ce soit", accusant en retour le gouvernement "d'organiser les tensions".

"J'ai interrogé le gouvernement vendredi pour connaître les raisons pour lesquelles les gilets jaunes ne pourraient pas manifester sur les Champs-Elysées. Je n'ai évidemment jamais appelé à quelque violence que ce soit", a dit sur LCI la présidente du Rassemblement national (RN, ex FN).

"Depuis le début de ce mouvement, on a le sentiment que le gouvernement organise la tension et quand le gouvernement a cette volonté, il y arrive", a ajouté la finaliste de la présidentielle 2017.

La veille, Marine Le Pen s'était étonnée qu'on n'autorise pas les "gilets jaunes" à défiler sur les Champs-Elysées, après l'interdiction d'un rassemblement place de la Concorde. "Qu'est-ce qui justifie que le peuple français ne puisse pas manifester sur les Champs-Élysées, où beaucoup d'autres rassemblements (Coupe du Monde, Nouvel An...) ont lieu ?", avait-elle lancé sur Twitter.

M. Castaner se comporte de manière tout à fait indigne", a répondu Mme Le Pen. "Il est là dans la posture du petit politicien qui cherche à tirer un bénéfice de ce qui se passe".

"Pourquoi a-t-il laissé les gilets jaunes manifester sur les Champs-Elysées pour, après, les en déloger avec des moyens qui ne peuvent que susciter des tensions ?", a demandé la dirigeante d'extrême droite, qui soutient les "gilets jaunes" mais n'a pas personnellement manifesté.

Sur BFMTV, elle a accusé le ministre de faire d'elle un "bouc émissaire", "peut-être pour détourner l'attention (...) du refus du gouvernement de répondre à des préoccupations qui sont essentielles, qui sont des préoccupations de souffrance de la part du peuple français qui n'arrive plus à faire face à la politique qui est menée par Emmanuel Macron", a-t-elle déclaré.

A l'extrême gauche, le chef de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a également critiqué le ministre de l'Intérieur. "#Castaner voudrait que la manifestation des #GiletsJaunes soit d'extrême droite et peu nombreuse. La vérité est que c'est la manifestation massive du peuple. Et ça, c'est la fin pour Castaner", a-t-il jugé.

"Castaner est un irresponsable ! Il invente et en rajoute contre un +péril jaune fluo+ d'extrême droite pour seulement insulter le peuple en colère. Les vrais séditieux sont au gouvernement", a renchéri le député LFI de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière.

Les Républicains (droite) par la voix de leur vice-président Guillaume Peltier, ont déploré une volonté d'Emmanuel Macron et de Christophe Castaner de "stigmatiser les #Giletsjaunes", "de caricaturer" pour éviter de les écouter.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.