Loiseau (LREM) pour "donner un coup de pied dans la fourmilière" de l'ENA

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Par AFP - Paris
Publié le 18 avril 2019 - 11:09
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La tête de liste de la majorité présidentielle aux européennes, Nathalie Loiseau, le 11 avril 2019, à Paris
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© Anne-Christine POUJOULAT / AFP
La tête de liste de la majorité présidentielle aux européennes, Nathalie Loiseau, le 11 avril 2019, à Paris
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La tête de liste de la majorité présidentielle aux européennes, Nathalie Loiseau, ancienne directrice de l'ENA, a estimé jeudi qu'il fallait "donner un coup de pied dans la fourmilière" à propos de la suppression de la prestigieuse école envisagée par Emmanuel Macron.

Le chef de l'Etat est favorable à un changement de "la formation, la sélection, les carrières" de l'élite "en supprimant l'ENA (Ecole nationale d'administration, Ndlr) et plusieurs autres structures", selon le projet de l'allocution qu'il devait prononcer en réponse au grand débat et à la crise des "gilets jaunes" mais qui a finalement été annulée, et dont l'AFP a obtenu copie mardi.

"On verra ce que le président choisit" mais "je suis contente que les choses bougent", s'est félicitée au micro de Radio Classique Mme Loiseau, pour qui il faut "s'attaquer vraiment sérieusement à l'égalité des chances" dans la sélection des élites.

"J'ai été accueillie au départ par certains conservatismes, par certains corporatismes, en étant une femme de moins de 50 ans n'ayant pas fait ENA, à peu près comme une saltimbanque", a raconté celle qui a dirigé l'ENA entre 2012 et 2017 avant de faire son entrée au gouvernement comme ministre des Affaires européennes.

"Ça vous donne une idée de ce à quoi on se heurte en essayant de bouger cette école", a-t-elle poursuivi, en précisant avoir fait "ce qu'(elle) a pu, sans être suivie à l'époque ni par la volonté politique ni accompagnée par les moyens qu'il fallait".

Interrogée sur un article de l'Opinion qui lui prête une influence sur Emmanuel Macron sur le sujet, Mme Loiseau a reconnu en avoir parlé avec le chef de l'Etat, lui-même issu de l'ENA.

Mais "ce n'est pas mon influence, a-t-elle précisé. Je pense qu'il sait très exactement ce qu'il doit à la méritocratie parce qu'un garçon qui venait d'Amiens, peut-être que sa carrière n'était pas toute tracée s'il n'y avait pas eu des concours".

"Mais il sait exactement aussi ce que c'est que les résistances de l'administration et parfois une manière pour l'administration de dire aux politiques : +cause toujours, je serai là plus longtemps que toi+."

"Pour accéder à ces responsabilités, à cette élite et avoir une plus grande diversité, on pourrait supprimer l'ENA", avait approuvé plus tôt sur France 2 le député du Val-d'Oise Aurélien Taché, figure de l'aile gauche du parti présidentiel, soulignant un enjeu de "justice".

L'élu a ironisé sur la première "réaction de l'ENA sur Twitter" qui "était de se justifier en disant qu'ils avaient 14% de petits-enfants d'ouvriers, 6% de petits-enfants d'employés".

"Quand on en est à se justifier sur plusieurs générations et à parler des petits-enfants, c'est quand même qu'il y a un problème", a-t-il estimé.

Un autre député LREM, Sacha Houlié, membre du conseil d'administration de l'ENA, a rappelé sur Sud Radio qu'"un grand plan de transformation est à l’œuvre" et mis l'accent sur "une refonte profonde de la formation".

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