Marine Le Pen demande "d'autoriser" les "gilets jaunes" à manifester sur les Champs-Élysées
Marine Le Pen a souhaité jeudi que le gouvernement autorise les "gilets jaunes" à manifester samedi sur les Champs-Élysées, dans une "forme de considération" à leur égard, ou bien ferme la célèbre avenue parisienne pour éviter les violences de samedi dernier.
"Ce serait une forme de considération du gouvernement à l'égard des +gilets jaunes+ d'autoriser cette manifestation" sur les Champs-Élysées, a déclaré sur Europe 1 la présidente du Rassemblement national (RN, ex-FN).
"Si les Champs-Élysées sont interdits aux +gilets jaunes+, ce sera ressenti par les +gilets jaunes+ en réalité comme un acte d'humiliation supplémentaire, une forme de mépris supplémentaire", a fait valoir la députée du Pas-de-Calais.
"Les Champs-Élysées, c'est une avenue qui est le symbole de la France. Or les +gilets jaunes+, c'est le peuple français. (..) Ils ont envie de se réapproprier ce qu'ils considèrent comme leur appartenant", a-t-elle plaidé.
"Le gouvernement devrait autoriser" la manifestation "en l'encadrant, en mettant en place les conditions pour que des éventuels radicaux, casseurs, etc, soient immédiatement interpellés, pour ne pas qu'ils salissent cette belle et grande manifestation populaire", a ajouté la finaliste de la présidentielle en 2017.
Mais "si le gouvernement refuse (la manifestation), alors il ferme les Champs-Élysées", a suggéré la responsable politique.
"Ouvrir les Champs-Élysées et, quand tout le monde est sur les Champs-Élysées, donner l'ordre aux CRS de charger la foule, ça ce n'est plus admissible", a-t-elle jugé, en référence aux violences qui ont émaillé la manifestation de samedi dernier.
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait attribué ces violences à des "séditieux" de "l'ultradroite" qui "ont répondu à l'appel notamment de Marine Le Pen".
La veille, Mme Le Pen s'était étonnée que les manifestants ne soient pas autorisés à défiler sur les Champs, après qu'un rassemblement place de la Concorde avait été interdit par les autorités.
L'eurodéputé RN Nicolas Bay s'est "réjoui qu'il y ait un dialogue" entre les "gilets jaunes" et le gouvernement mais a estimé, jeudi sur franceinfo, que "ça ne sera pas suffisant" et qu'il fallait "des actes".
Il a critiqué le fait que le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, "chef de parti", aille manifester à Paris samedi, "une manière de récupérer" un mouvement "qui lui échappe totalement", selon lui. "Ce n'est pas crédible. Jean-Luc Mélenchon pendant la campagne présidentielle défendait des hausses d'impôt", a fait valoir M. Bay.
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