Olivier Faure endosse ses habits de premier secrétaire du PS
Olivier Faure a endossé vendredi devant la presse ses habits de nouveau premier secrétaire de PS, définissant sa ligne, "vraiment à gauche, vraiment réaliste", et esquissant des pistes sur la manière dont il entend conduire le parti.
"Enfin les ennuis commencent, nous y sommes", a plaisanté le 13e premier secrétaire du Parti socialiste, reprenant à son compte un mot attribué au député Alexandre Bracke-Desrousseaux en 1936, et que François Mitterrand aurait prononcé le 10 mai 1981.
Après un premier vote, il y a quinze jours, sur les "textes d'orientation" des candidats, les militants PS étaient appelés jeudi soir à choisir leur premier secrétaire et les patrons des 103 fédérations socialistes.
Le président du groupe Nouvelle Gauche à l'Assemblée, seul en lice après le désistement de Stéphane Le Foll, a recueilli 86% des suffrages des 35.118 votants. Ses soutiens ont par ailleurs remporté 69 des 98 fédérations dont les résultats étaient validés vendredi (Luc Carvounas en gagnant 2, Stéphane Le Foll 16 et Emmanuel Maurel, le représentant de l'aile gauche, 11).
Les résultats de l'Hérault doivent être recomptés et ceux du Territoire de Belfort font l'objet de plusieurs recours, selon Elodie Schwander, proche de M. Maurel.
"Tous n'ont pas choisi (mon) texte, mais tous auront leur place dans (la) renaissance", a promis M. Faure, qui devrait, selon son équipe, avoir la majorité dans les instances du parti après son large score du 15 mars (48,56%).
Accusé par Stéphane Le Foll de privilégier le rassemblement au détriment de la "clarté" de sa ligne, le député de 49 ans a mis les point sur les i. "Ma ligne elle est simple, et elle est claire, vraiment à gauche, et vraiment réaliste", a-t-il lancé.
"Ne pas vendre du vent, ne pas vendre du rêve. Mais savoir à nouveau être dans l'utopie concrète, être à nouveau des défricheurs de l'avenir, être à nouveau des gens qui peuvent dire à quoi demain peut ressembler", a poursuivi le député, pour qui l'un des principaux reproches que l'on peut adresser aux socialistes lors du précédent quinquennat est de ne pas avoir su proposer une "vision".
"Nous allons avancer et nous allons le faire d'abord au quotidien, en nous replaçant au côté des Français", a affirmé M. Faure, qui s'était rendu le 22 mars à la manifestation des cheminots, sous les huées.
- "Quand je dis, je fais" -
Le député de Seine-et-Marne sera officiellement intronisé le 7 avril lors du congrès d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).
Le premier des chantiers auquel le parti devra s'atteler sera la question européenne, a-t-il réaffirmé, en annonçant la venue au congrès de Pedro Sanchez, secrétaire général du Parti socialiste ouvrier espagnol.
"Je souhaite que nous reprenions un débat que nous avons abandonné depuis 2005", a souligné M. Faure, qui veut donner à "chacun, chacune, le sentiment qu'un chemin est à nouveau possible avec les socialistes européens".
Le premier secrétaire, qui avait promis pendant sa campagne de changer le PS du "sol au plafond", a annoncé qu'il mettrait en place une équipe "paritaire", "resserrée" et "renouvelée", ce qui provoquera inévitablement, selon lui, "beaucoup de déceptions". "Ca permettra aussi de travailler à notre propre cohésion et je souhaite une équipe opérationnelle, une équipe qui sera au travail", a-t-il précisé.
"On a dit la renaissance, on va faire la renaissance. Il y a des gens qui pensent que c'était juste un slogan de campagne. C'est parce qu'ils ne me connaissent pas. Quand je dis je fais. J'ai dit, je vais faire, ça va être douloureux", a dit M. Faure, visiblement soucieux d'affirmer son autorité.
La fédération des Bouches-du-Rhône, réputée pour ses "fausses cartes" et ses votes trafiqués, devrait en faire rapidement l'expérience. "On doit en finir", a-t-il dit en annonçant la mise en place d'une "mission nationale" pour faire le ménage.
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