Pour Marion Maréchal, "le positionnement populiste semble être une impasse électorale"
"Le positionnement populiste semble être une impasse électorale", juge l'ancienne députée du Rassemblement national Marion Maréchal, affirmant que le clivage entre progressisme et populisme proposé par Emmanuel Macron "ne relèvent pas du même plan".
Dans un entretien à l'hebdomadaire Valeurs Actuelles qui lui consacre 10 pages, la nièce de la cheffe du RN Marine Le Pen, qui n'a plus de mandat électoral mais reste active en politique, dit ne pas croire qu'il soit possible de "gagner en s’adressant seulement aux classes populaires".
"Si l’on doit bien sûr (les) défendre (...), on ne peut pas faire l’économie de s’adresser à la classe moyenne et haute. Il faut rassembler autour d’une vision commune et non faire de la politique catégorielle", dit-elle, à l'approche des élections européennes pour lesquelles le RN et le parti présidentiel sont au coude-à-coude.
"Le populisme est moins un programme qu’un style: il existe des populistes de gauche et de droite. C’est un mouvement polymorphe."
"Ses caractéristiques pourraient être un chef charismatique, le rejet des élites et du système de manière générale, la défense d’une démocratie idéale contre une démocratie représentative qui serait dévoyée, l’appui exclusif sur les classes populaires."
Mais "ceux qui rêvent d’une grande alliance de partis entre La France insoumise et le Front national (devenu Rassemblement national NDLR) se trompent". Une "alliance" qui lui "semble d’autant moins possible que la souveraineté, dont se réclame timidement Jean-Luc Mélenchon, n’est pas une fin en soi".
Le progressisme, lui, est "un courant de pensée politique" qui "ressuscite la querelle des anciens et des modernes" et constitue "une forme de fascination enfantine pour l’avenir", critique-t-elle, en lui opposant, "plutôt que le populisme, le conservatisme".
Elle se définit elle-même comme conservatrice, et se dit "d'accord" avec le conservateur François-Xavier Bellamy, tête de liste Les Républicains aux européennes, sur la question "conserver quoi". "Mais entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, lui affirme préférer Macron", déplore-t-elle.
Mme Maréchal avait promis de ne plus commenter l'actualité depuis son retrait de la politique en 2017 mais s'est exprimée à plusieurs reprises, notamment sur les "gilets jaunes", soutenus par des partis politiques de droite et d'extrême droite qu'elle rêve de réunir.
Pour elle, "notre démocratie est devenue une "hanounacratie+", estime-t-elle aussi en référence à une émission de télévision co-animée pendant cette crise par l'animateur Cyril Hanouna et la ministre Marlène Schiappa.
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