Schiappa coanimatrice avec Hanouna : la ministre défend une "bonne initiative"
La secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a justifié mardi de coanimer une émission spéciale sur le grand débat avec l'animateur Cyril Hanouna, une "bonne initiative" pour toucher un plus large public.
Intitulé "La parole aux Français", ce numéro spécial et en direct de l'émission "Balance ton post" sera diffusé vendredi à 22H30 et doit donner la parole à des "retraités, infirmiers, demandeurs d'emploi, commerçants, enseignants, agriculteurs", qui "témoigneront de leur quotidien", avait indiqué C8 lundi dans un communiqué.
La ministre, cible de critiques sur les réseaux sociaux, s'est justifiée mardi sur BFMTV. "Je trouve ça assez incroyable: le fait de mettre de côté une partie de la population du débat public, de leur dire +vous n'êtes pas assez bien pour participer au débat public+, c'est une des raisons qui nous ont amenés à avoir les gilets jaunes", a-t-elle souligné.
"Je crois que c'est au contraire une bonne initiative que d'aller s'adresser à 700.000 personnes qui regardent l'émission de Cyril Hanouna et qui peut-être n'auraient pas su comment participer au grand débat national", a-t-elle poursuivi.
"Twitter s'indigne et s'enflamme extrêmement facilement, c'est une sorte de réflexe de Pavlov, dès lors qu'on sort des codes de la politique traditionnelle", a-t-elle relevé. "J'ai l'habitude, c'était la même chose quand j'ai joué +Les monologues du vagin+ ou quand j'ai délocalisé mon cabinet à Trappes. Il y a un a priori d'indignation, et puis finalement on réalise que faire de la politique en dehors des codes, c'est aussi une manière de ramener des gens vers le débat public", a-t-elle conclu.
Lundi soir, elle avait posté, dans un tweet ironique: "Novembre: +Faut parler à tout le monde, le gouvernement vit trop dans sa bulle et méprise les gens+. Décembre: +Votre grand débat national ça va être de l'entre soi+. Janvier: +Quoi, Schiappa va faire un atelier du grand débat avec les gens qui regardent Hanouna ? Scandale !+".
"Le degré zéro... (mais on savait déjà!)", a réagi sur Twitter le député RN Sébastien Chenu.
"Si les ministres deviennent journalistes, il n’y a plus besoin de journalistes, on revient à l'URSS, c'est grave", a de son côté estimé Nicolas Dupont-Aignan, le président de Debout la France, sur LCI mardi.
Interrogée sur France 2 sur l'initiative de sa collègue, la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a reconnu qu'elle-même "ne l'aurai(t) pas fait personnellement". "Je crois que mon rôle en tant que ministre, c'est plus d'écouter, de regarder ce qui ressort des débats plutôt que d'animer des débats. Ensuite, évidemment, si c'est souhaité par les gens, un ministre peut aussi animer un débat", a-t-elle ajouté.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.