Une minorité de comptes a inondé Twitter pendant l'affaire Benalla
Près de la moitié des tweets sur l'affaire Benalla ont émané de comptes Twitter "pro-Mélenchon", "pro-Rassemblement national" et "russophiles", dont certains sont automatisés, selon une analyse d'EU DisinfoLab, une ONG luttant contre la désinformation.
Avec 4 millions de tweets publiés par quelque 250.000 personnes, l'affaire Benalla a trouvé une résonance "énorme" sur les réseaux sociaux, toutefois "1% des comptes ont publié 44% du contenu", a expliqué vendredi à l'AFP Alexandre Alaphilippe, chercheur au sein de cette ONG, en précisant que ces premiers éléments d'analyse seront complétés une fois l'étude terminée.
Parmi ces quelque 2.600 comptes, "il y a des comptes qui sont à la fois pro-Mélenchon, pro-Rassemblement national", mais aussi "russophiles", certains appartenant à des personnes réelles et d'autres à des comptes "à pseudonymes ou automatisés" tweetant "24 heures sur 24", détaille l'expert.
"Ce sont des comptes qui génèrent du trafic et qui ont la capacité de toucher pas mal de monde. Certains sont impliqués dans tous les débats depuis la campagne présidentielle", ajoute-t-il.
Invité par l'AFP à réagir à l'étude, le secrétaire d'État au Numérique, Mounir Mahjoubi, a estimé qu'il y avait "clairement eu une volonté opportuniste d’utiliser une +actualité chaude+ pour accélérer sa diffusion et favoriser une polarisation de l’opinion".
M. Alaphilippe souligne toutefois que des "comptes pro-Macron" ont eux aussi abondamment tweeté sur l'affaire Benalla.
Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a affirmé lors du compte-rendu du Conseil des ministres "se réjouir que toute la transparence soit faite sur la diffusion de ce type de messages".
M. Griveaux a également jugé positive une initiative du groupe de centre-droit Agir, qui a demandé à Philippe Bas, le président de la commission d'enquête du Sénat sur l'affaire Benalla, de faire en sorte que la commission se saisisse de "la manipulation attribuée aux comptes russophiles sur Twitter pour déstabiliser l'exécutif français."
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