Allemagne : lourdes peines contre les gérants d'une plateforme pédopornographique
Quatre Allemands accusés d'avoir géré une plateforme pédopornographique dénommée "Elysium", consultable à partir du darknet, ont été condamnés jeudi à de lourdes peines de prison.
Actif pendant six mois et fermé en juin 2017 par les autorités allemandes, le site comptait plus de 111.000 membres dans le monde entier et leur permettait d'échanger des photos et des vidéos d'enfants.
Les quatre hommes originaires de Hesse, du Bade-Wurtemberg et de Bavière, également accusés d'avoir eux-mêmes possédé et posté des films pédopornographiques, ont été condamnés à des peines de prison ferme allant de trois ans et dix mois à neuf ans et neuf mois.
L'un des inculpés, un homme de 63 ans est également accusé d'avoir abusé sexuellement de deux enfants et d'avoir posté des photos de ces actes sur le site.
Le tribunal a en grande partie suivi les demandes du ministère public qui avait exigé des peines d'emprisonnement allant de quatre à neuf ans. La défense avait de son côté plaidé en partie en faveur d'acquittements et de peines plus légères.
"Elysium" était consultable à travers le darknet, une partie cachée d'internet non référencée sur les moteurs de recherche et utilisant des protocoles spécifiques. Le darknet est prisé par des individus ne souhaitant pas laisser de traces de leur activité en ligne, notamment pour des activités illégales.
Les images et vidéos échangées sur cette plateforme comportaient "des enregistrements des abus sexuels les plus graves d'enfants, dont également des bébés, et des actes de violence sexuelle contre des enfants", avait expliqué le parquet de Francfort lors de la fermeture du site.
Comme d'autres pays, l'Allemagne est secouée ces dernières années par plusieurs scandales de pédophilie.
Au moins trois hommes âgés entre 33 et 56 ans, arrêtés fin janvier, sont suspectés d'avoir pendant des années abusé sexuellement d'enfants, près d'une trentaine, sur un camping près de Bielefeld dans l'ouest du pays.
Fin septembre 2018, l'Eglise catholique allemande avait officiellement présenté ses excuses après la révélation d'abus sexuels sur plus de 3.600 mineurs pendant des décennies.
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