"Atteinte sexuelle avec pénétration" : Schiappa renonce à une mesure très contestée
Marlène Schiappa a annoncé mercredi au Sénat que le gouvernement renonçait à instaurer une "atteinte sexuelle avec pénétration", mesure très contestée, ses opposants craignant que cette mesure ne conduise à minorer les faits de viol.
"Nous avons pris en compte vos réserves et celles des associations (...) Nous ne voulons pas prendre le risque d'exposer ne serait-ce qu'une seule victime à la déqualification du crime qu'elle aurait subi ", a déclaré au Sénat la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité hommes-femmes en ouverture du débat sur le projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles.
Les sénateurs avaient déjà supprimé cette disposition en commision.
"Le viol est un crime et ne doit pas être jugé à la sauvette comme un délit", a déclaré de son côté la ministre de la Justice Nicole Belloubet.
"Avec @NBelloubet nous avons décidé de supprimer +l'atteinte sexuelle avec pénétration+ qui ne fait pas assez consensus auprès des acteurs de terrain que nous avons entendus. Les débats pourront désormais porter sur le fond de cette loi: mieux condamner les violences sexuelles !", a ensuite expliqué sur son compte Twitter Mme Schiappa.
Dans son article 2, le projet de loi aggrave, pour les atteintes sexuelles sur mineurs, les sanctions, passant la peine maximale encourue de cinq à sept ans d'emprisonnement.
Pour "renforcer l'interdit de relation entre un mineur et un majeur", le texte initial prévoyait également un doublement de la peine, à dix ans, pour une "atteinte sexuelle avec pénétration", une distinction qui n'existait pas auparavant.
Cette disposition était très critiquée, ses opposants craignant qu'elle conduise à requalifier des viols en atteinte sexuelle avec pénétration.
Cette semaine, dans une volonté d'apaisement, le gouvernement avait choisi de ne pas déposer d'amendement visant à rétablir cette "atteinte sexuelle avec pénétration". Une décision que Mme Schiappa a donc entérinée devant le Sénat.
Marlène Schiappa avait reçu lundi, avec les ministres de la Justice, Nicole Belloubet, et des Solidarités, Agnès Buzyn, certaines associations "pour poursuivre les consultations" sur le texte, déjà adopté en première lecture par l'Assemblée nationale.
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