Indonésie : les abus anti-LGBT entraînent une hausse des cas de VIH
Les abus contre la communauté LGBT en Indonésie entraînent une hausse du nombre de séropositifs, dans la mesure où les populations à risque renoncent à la prévention ou aux traitements, indique l'ONG Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié lundi.
Des conservateurs et des groupes islamistes partisans d'une ligne dure s'en prennent de plus en plus à la communauté LGBT (lesbienne, gaie, bisexuelle, transgenre) ces dernières années, tandis que des parlementaires prônent l'interdiction des relations homosexuelles dans le pays musulman le plus peuplé au monde.
La police y a mené des opérations "arbitraires et illégales" dans des endroits fréquentés par des personnes de la communauté LGBT, notamment des saunas, discothèques, chambres d'hôtels, salons de coiffure et même dans des logements privés, souligne HRW.
Ces agissements ont découragé certains groupes à risque d'accéder aux services de prévention et de soins, ajoute l'ONG dans son rapport sur la communauté LGBT intitulé "Effrayés en public, et maintenant plus de vie privée".
En conséquence, le nombre de cas de VIH (virus de l'immuno-déficience humaine) responsable du sida parmi les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes a quintuplé depuis 2007, passant de 5% à 25% actuellement, observe HRW, ajoutant que ceux-ci représentent un tiers des nouvelles infections recensées en Indonésie.
"L'échec du gouvernement indonésien à réagir à la panique morale provoquée par la rhétorique anti-LGBT a des conséquences désastreuses pour la santé publique", déplore Kyle Knight, auteure du rapport de l'ONG.
"Le gouvernement indonésien devrait reconnaître que son rôle dans les abus contre la communauté LGBT compromet considérablement la réponse du pays face au HIV", ajoute-t-elle.
L'offensive des conservateurs à l'égard de cette communauté a ébranlé le succès de l'Indonésie ces dernières décennies à réduire le nombre de nouvelles infections au VIH, estime HRW.
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