Japon : une université de femmes va accepter les étudiants transgenres
Une université japonaise réservée aux femmes a annoncé mardi qu'elle allait accepter en 2020 les étudiants nés homme mais s'identifiant comme femme, une décision rare dans un pays où les droits des minorités LGBT sont en retard par rapport à d'autres pays développés.
La décision de l'université d'Ochanomizu de Tokyo est "probablement sans précédent" au Japon, a indiqué à l'AFP un responsable du Ministère de l'Education, sans toutefois confirmer s'il s'agissait bien d'une première nationale.
"Il est souhaitable que plusieurs universités prennent des dispositions allant dans le sens d'une meilleure compréhension des besoins des minorités sexuelles, même si une telle décision appartient à chaque université", a-t-il ajouté.
"Il est important de créer un environnement où l'ensemble de la société accepte la diversité et se montre compréhensive envers les personnes transgenres", a pour sa part réagi en conférence de presse le ministre de l'Education, Yoshimasa Hayashi.
Cette mesure prendra effet en avril 2020 et concernera les futurs étudiants nés de sexe masculin mais s'identifiant comme femme, a précisé un porte-parole de l'Université d'Ochanomizu.
Akane Tsunashima, secrétaire générale de l'Alliance japonaise pour la législation LGBT, a accueilli l'initiative comme "une évolution positive vers un environnement d'acceptation générale dans les universités des minorités sexuelles telles qu'elles sont".
L'université d'Ochanomizu, qui fût en 1875 la première institution d'éducation supérieure réservée aux femmes, organisera "bientôt" une conférence de presse pour expliquer le contexte et les détails de cette décision, a ajouté le porte-parole de l'établissement.
Ces dernières années au Japon, diverses dispositions sont prises pour mieux répondre aux difficultés que peuvent rencontrer les adolescents et étudiants LGBT.
En 2015, le Ministère de l'Education a notamment demandé aux municipalités de faire des efforts pour empêcher le bizutage et résoudre les problèmes liés aux uniformes scolaires, aux toilettes et aux vestiaires.
Environ 8% des Japonais seraient LGBT, selon l'Institut de recherche LGBT japonais, mais les neuf dixièmes d'entre eux n'osent pas en parler à leur famille et encore moins à leurs collègues. Seulement 13% se confient aux plus proches amis.
La loi japonaise n'autorise en outre pas le mariage entre deux personnes du même sexe, même si certaines autorités locales délivrent un certificat pour faciliter les démarches administratives de couples homosexuels.
Les Japonais transgenres rencontrent également de sérieux obstacles pour changer leur sexe de naissance sur les documents d'Etat civil.
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