Le meurtre d'un adolescent par un gang crée l'effroi à New York

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Par Jennie MATTHEW - New York (AFP)
Publié le 28 juin 2018 - 22:21
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Une femme assiste aux funérailles de Lesandro Guzman-Feliz le 27 juin 2018 à New York
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© Don EMMERT / AFP
Un meurtre à la machette filmé dans les rues du Bronx. Les images de l'assassinat de "Junior" Lesandro Guzman-Feliz, 15 ans, probablement confondu par ses assaillants avec un autre homme, ont choqué New York.
© Don EMMERT / AFP

Un meurtre à la machette filmé dans les rues du Bronx. Les images de l'assassinat de "Junior" Lesandro Guzman-Feliz, 15 ans, probablement confondu par ses assaillants avec un autre homme, ont choqué New York, mettant en évidence la violence inouïe des gangs.

L'adolescent que ses proches et enseignants décrivaient comme un garçon affable rêvant de devenir policier a été attaqué tout près de chez lui, aux abords d'une épicerie, le 20 juin. Ses funérailles mercredi ont provoqué une vive émotion.

Des célébrités comme la chanteuse Rihanna ou la rappeuse Cardi B ont réclamé justice pour Lesandro Guzman-Feliz, surnommé "Junior" par son entourage, alors que l'absence de réactions apparentes des témoins de la scène a été pointée du doigt.

La vidéo, choquante, montre l'adolescent tiré du magasin et frappé au cou. Il parvient ensuite à se relever et à courir vers l'hôpital St Barnabas, où il est décédé.

Selon la police, le gang dominicain "Trinitarios" serait derrière ce meurtre. Les agresseurs auraient pris Lesandro pour un homme qu'ils pourchassent à cause d'une sextape avec quelqu'un de leur entourage.

"Nous ne tolérerons pas de voyous dans les rues du Bronx", a promis un responsable de la police de New York, Dermot Shea. L'émoi provoqué par la mort du jeune garçon a permis à la police de recevoir de nombreux signalements et huit hommes ont été arrêtés et inculpés pour meurtre, homicide et agression.

- "L'ange du Bronx" -

Dans le quartier, des bougies, ballons, peluches et messages ont été laissés en hommage à "l'ange du Bronx".

"J'ai besoin qu'on rende justice à mon fils. C'est mon junior, mon petit bébé", déclarait la mère du garçon, Leandra Feliz, à des journalistes en début de semaine. "Mon coeur est brisé", a affirmé pour sa part le père, Lesandro Guzman, qui s'est fait tatouer le visage de son fils sur le revers de la main.

Des responsables, policiers et jeunes participants du programme "Explorer" --qui initie les aspirants policiers et auquel participait "Junior"-- ont assisté avec des centaines de personnes aux funérailles.

"Tout le monde est bouleversé", a affirmé à l'AFP Manny Oquendo, le professeur de musique de Lesandro, dénonçant "une violence insensée".

"Je suis sûr qu'ils ont eu peur des répercussions, mais ils auraient dû faire quelque chose", a-t-il commenté au sujet des personnes présentes dans l'épicerie.

"Je pense qu'il y a une prise de conscience en ce moment", a poursuivi l'enseignant, "mais je ne vois pas de changement durable ou permanent qui puissent en sortir".

Après la messe à l'église Our Lady of Mount Carmel, durant laquelle le prêtre a affirmé voir la marque du "diable" derrière ce meurtre et appelé l'audience à "dire non à la violence", des centaines de personnes ont scandé "Justice pour Junior".

Ils arboraient pour beaucoup des t-shirts blancs imprimés de photos de Lesandro, tandis que les porteurs du cercueil étaient vêtus de maillots des Yankees, l'équipe de baseball new-yorkaise, basée dans le Bronx.

"En tant que parent, je ne peux même pas imaginer ce que traverse sa famille", a souligné Joe, père de sept enfants.

L'école où était scolarisé Lesandro s'est dite "dévastée" par la perte d'un "jeune homme, gentil, respectueux et toujours souriant qui avait tellement de potentiel".

"C'est de la maltraitance ce qu'ils ont fait à cet enfant", s'est insurgée Blanca Maldonado, une employée de l'école de 54 ans, en assistant aux funérailles. "C'est une honte que cela se produise, ici, en Amérique."

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