L'Etat américain de Géorgie adopte une loi très restrictive sur l'avortement

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Par AFP - Miami
Publié le 07 mai 2019 - 20:31
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Des militants anti-avortements tentent de perturber une marche des défenseurs du droit à avoter à Washington le 22 janvier 2019.
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© ALEX WONG / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP
Des militants anti-avortements tentent de perturber une marche des défenseurs du droit à avoter à Washington le 22 janvier 2019.
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Le gouverneur de Géorgie a signé mardi une loi qui interdit aux femmes de cet Etat conservateur du Sud des Etats-Unis d'avorter dès que les battements de coeur du foetus peuvent être détectés.

Le texte revient pour ses détracteurs à interdire de facto les avortements, puisque le coeur peut être entendu dès la sixième semaine de grossesse, quand de nombreuses femmes n'ont pas encore conscience d'être enceintes.

Le gouverneur républicain Brian Kemp a signé le texte, parmi les plus restrictifs du pays, en dépit de menaces de boycott de stars d'Hollywood.

Des dizaines d'acteurs, dont Ben Stiller, Alec Baldwin et Alyssa Milano, avaient fait savoir dans un courrier qu'ils ne pourraient plus travailler "en bonne conscience" en Géorgie, une destination populaire pour les tournages, si la loi était promulguée.

"Nous défendons les innocents, les vulnérables, ceux qui ne peuvent pas parler pour eux-mêmes", a rétorqué le gouverneur en apposant sa signature au texte, qui doit entrer en vigueur en janvier 2020 et prévoit des exceptions en cas de viol, d'inceste ou de danger vital pour la mère.

La loi, qui s'inscrit dans une offensive tous azimuts des opposants à l'avortement, vise à tester les limites de la décision emblématique de la Cour suprême des Etats-Unis "Roe v. Wade" qui a reconnu en 1973 le droit des femmes à avorter tant que le foetus n'est pas viable.

Des textes similaires adoptés dans le Kentucky et le Mississippi ont été bloqués par des tribunaux et il est probable que la loi de Géorgie connaisse le même sort.

La puissante organisation de défense des droits civiques ACLU a déjà fait savoir qu'elle saisirait rapidement la justice.

Si des juges fédéraux bloquent le texte, la Géorgie fera appel dans l'espoir d'aller jusqu'à la Cour suprême et de la convaincre de revenir sur sa décision de 1973.

Cette stratégie, qui n'est pas nouvelle, a repris de la vigueur depuis l'arrivée au sein du Temple du droit américain de deux magistrats nommés par Donald Trump qui ont ancré l'institution dans le camp conservateur.

L'institut Guttmacher, qui défend le droit à disposer de son corps, a recensé plus de 300 mesures restreignant l'avortement adoptées depuis le début de l'année dans 28 Etats américains.

L'Ohio, le Missouri et le Tennessee sont, comme la Géorgie, également en passe d'adopter des lois dites "battement de coeur". Les législateurs de l'Alabama veulent eux interdire aux médecins de pratiquer des avortements, sous peine de prison.

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