Mouvement #MeToo en Corée du Sud : un ancien grand espoir de la politique incarcéré
Un ancien homme politique de premier plan en Corée du Sud, accusé de viols par sa secrétaire, a été condamné vendredi en appel à trois ans et demi de prison, la Haute Cour de Séoul invalidant le jugement controversé d'acquittement prononcé en première instance.
Ahn Hee-jung, qui était arrivé en 2017 deuxième dans la course à l'investiture du Parti démocrate pour l'élection présidentielle, derrière le futur vainqueur Moon Jae-in, est la personnalité la plus en vue éclaboussée par le mouvement #MeToo en Corée du Sud jusqu'à présent.
Il a été reconnu coupable de neuf chefs d'accusation par la Haute Cour de Séoul, notamment celui de rapport sexuel par abus d'autorité, une décision saluée par les militantes féministes qui s'étaient indignées de son acquittement l'année dernière.
Ahn Hee-jung était accusé par son ancienne secrétaire de l'avoir violée à plusieurs reprises entre 2017 et février 2018, quand elle travaillait pour lui. Kim Ji-eun avait rendu publiques ces accusations lors d'une apparition télévisée en mars, une démarche très rare dans cette société conservatrice.
L'homme politique avait été acquitté l'année dernière de tous les chefs d'accusation à son encontre, notamment celui d'abus sexuel, le tribunal de première instance estimant qu'il n'y avait pas suffisamment de "preuves" pour établir qu'il avait usé de son autorité pour contraindre sa secrétaire à avoir des rapports sexuels avec lui.
Mais la Haute Cour a jugé vendredi qu'Ahn Hee-jung avait abusé de son statut d'homme politique célèbre et de celui de supérieur hiérarchique, pour contraindre Kim Ji-eun à des relations sexuelles.
Il n'a pas été formellement inculpé ni condamné pour viol. Il a été incarcéré dès le prononcé du verdict, et n'a fait aucun commentaire.
Avant le scandale, Ahn Hee-jung était considéré comme un candidat sérieux pour remplacer le président Moon Jae-in à la fin de son mandat prévue en 2022.
Le verdict a été prononcé une semaine après la condamnation à deux ans de prison d'un ancien procureur de Séoul pour abus de pouvoir, en lien avec une affaire très médiatisée qui avait été le déclencheur du mouvement #MeToo en Corée du Sud.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.