Brav-M enregistrée : les policiers mis en cause plaident la "fatigue"

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AFP - Paris
Publié le 07 avril 2023 - 12:29
Cet article provient directement de l'AFP (Agence France Presse)
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Des policiers de la Brav-M lors d'une manifestation contre la réforme des retraites, le 16 mars 2023
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AFP/Archives - Alain JOCARD
Des policiers de la Brav-M lors d'une manifestation contre la réforme des retraites, le 16 mars 2023, à Paris.
AFP/Archives - Alain JOCARD

Les policiers de la Brav-M enregistrés à leur insu ont plaidé "la fatigue physique et morale" pour expliquer leurs propos menaçants et humiliants envers des manifestants interpellés à Paris lors d'un cortège sauvage contre la réforme des retraites, selon des rapports internes consultés par l'AFP.

L'AFP a eu accès aux rapports de sept agents de la Brigade de répression de l'action violente motorisée intervenus le soir des faits, dans la nuit du 20 au 21 mars. Ces comptes rendus ont été rédigés entre le 25 mars, au lendemain de la révélation de l'audio par Le Monde et Loopsider, et le 31 mars, une semaine après.

Ils sont adressés à leur commandant divisionnaire, chef de la 21e compagnie d'intervention dont sont issus les fonctionnaires. Leur équipage, la "Brav-Mike 4", avait pris son service à 10H30, selon le gardien de la paix Yann C. Il est passé 23H00 quand lui et ses collègues interpellent sept jeunes, soupçonnés d'avoir mis le feu à des poubelles.

Dans son rapport, le brigadier Benoît A., estime que, ce soir-là, "la fatigue physique et morale était à son seuil le plus élevé, nous contraignant à agir bien au-delà de nos capacités". Le gradé décrit "des vacations de 14 heures, voire 16 heures" durant lesquelles "nos besoins fondamentaux et vitaux n'ont pas été respectés, s'hydrater et se restaurer étaient très compliqué", écrit-il.

"Certains d'entre nous, moi inclus, ont dû prendre des médicaments afin de bloquer leur transit intestinal car il était impossible d'accéder et d'avoir le temps de se rendre aux toilettes", ajoute-il. Le gardien de la paix Pierre L. estime que "tout ça a pu jouer dans cette situation que je n'ai pas traitée avec le professionnalisme habituel".

La quasi-totalité disent aussi avoir agi en réaction aux "provocations" et à l'"arrogance" de l'un des interpellés, Souleyman, un étudiant tchadien, principale cible des policiers dans l'enregistrement. Certains évoquent également le "comportement très agité" voire "virulent" de Salomé, une jeune femme également membre du groupe interpellé.

Souleyman, 23 ans, et Salomé 22 ans, ont porté plainte contre les policiers. La plainte de Souleyman, qui rapporte qu'un policier l'a "attrapé par le sexe" et insulté en lui disant "t'as même pas de couilles", vise aussi des faits d'agression sexuelle et des infractions à caractère raciste.

Depuis la révélation des faits, les fonctionnaires ont été écarté de la voie publique et n'interviennent plus sur les manifestations, mais n'ont pas été suspendus. Deux enquêtes, administrative et judiciaire, ont été ouvertes et confiées à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).

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