Coronavirus : l'épidémie du mensonge et de la censure ?
Le pic de l'épidémie du coronavirus a-t-il été atteint comme certains chiffres voudraient le montrer? Rien n'est moins sûr tant le pouvoir chinois s'est laissé aller à ses penchants: dissimulateur et autoritaire. Et la colère monte.
Si l'on en croit certains chiffres sur la progression du coronavirus en Chine, l'épidémie serait à son pic. C'est à dire que les nouveaux cas de malades hier seraient inférieurs à ceux d'aujourd'hui. Dans la province de Hubei dont la capitale est Wuhan d'où serait partie l'épidémie, la décrue aurait commencé le 4 février selon le journal Le Monde. Il y eut ce jour là 3156 nouveaux cas contre 2147 cas samedi 8 février. Sauf que le nombre serait remonté à 2618, dimanche.
Mais comment donner de la crédibilité à ces chiffres tant les autorités chinoises semblent paniquées à l'idée de faire de la publicité à cette maladie qui contrarie tant leurs ambitions politico économiques? L'OMS (l'Organisation Mondiale pour la Santé) n'a rien gagné non plus en popularité tant elle a tardé à réagir.
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Révolte de la population
Et comme un virus, le doute s'est installé dans la population chinoise. Il faut dire que depuis 48 heures, le coronavirus a tué 910 personnes, soit davantage que le SRAS de 2003.
Mais ces chiffres ne sont pas les seules raisons de la révolte qui semble monter de la population chinoise.
Il y a aussi la mort de ce médecin, Li Wenliang. Le jeune praticien est mort vendredi dernier, terrassé par le coronavirus. Il avait été le premier à alerter sur ce nouveau virus inconnu dès décembre, avant d'être arrêté pour diffusion de "fausse rumeur". Il a été infecté après avoir fait son métier jusqu'au bout.
Disparition inquiétante
Depuis vendredi, les réseaux sociaux se déchaînent contre le pouvoir qui ne semble avoir comme seule réponse le baillon en même temps que le masque médical. Les géants chinois de l'internet sont mis sous surveillance, particulièrement Weibo, le Tweeter chinois et Tencent qui développe WeChat et dont certains comptes ont été purement et simplement bloqués.
Mais cela ne suffit pas à stopper les rumeurs inquiétantes: l'avocat et journaliste Chen Qiushi, qui rendait compte régulièrement via internet de la situation à Wuhan, où il arpentait les lieux publics pour rendre compte sur cette ville en couvre-feu, a disparu. Personne, pas même sa famille n'a eu de nouvelle de lui depuis le 6 février. On a du mal à croire spontanément à une simple escapade amoureuse. Il était depuis longtemps dans le viseur de Pékin pour avoir couvert les manifestations de Hong Kong.
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