"Alice de l'autre côté du miroir" : mauvais temps (VIDEO)
Alice au pays des merveilles, la suite. On connaît le célèbre livre de Lewis Carroll paru en 1865 et adapté au cinéma par Disney, en dessin animé en 1951 puis plus récemment par Tim Burton en 2010. On connaît moins la suite, De l'autre côté du miroir, paru en 1872, et adaptée à son tour au cinéma (sortie ce mercredi 1er juin sur les écrans).
Cette suite, toujours pilotée par les studios Disney, est coproduite par Tim Burton, qui a laissé cette fois-ci la réalisation à un réalisateur anglais peu connu, James Bobin. Mais on y retrouve les acteurs principaux du premier film de 2010 (Mia Wasikowska, Johnny Depp, Helena Bonham Carter, Anne Hathaway), auxquels s'ajoute un nouveau venu: Sacha Baron Cohen.
Pendant trois ans, Alice (Mia Wasikowska) a réalisé son rêve: elle a sillonné les océans comme capitaine de son propre navire, qui appartenait à son père. Mais de retour à Londres, elle découvre que bien des choses ont changé en son absence, et que son patron armateur lui impose de choisir entre la vente de la maison de sa mère et celle du navire de son père.
Pas décidée à céder et prête à se révolter, elle aperçoit soudain la chenille Absolem, devenue papillon bleu, qui l'entraîne de l'autre côté d'un grand miroir. Elle se retrouve alors dans son pays des merveilles, le royaume d'Underland, où elle retrouve ses amis: le Lapin Blanc, le Chat du Cheshire, le Loir, le Lièvre de Mars, les jumeaux Tweedledee et Tweedledum, Mirana la Reine Blanche (Anne Hathaway) et le Chapelier Fou (Johnny Depp).
Mais celui-ci n’est plus que l’ombre de lui-même: convaincu que sa famille est encore en vie mais qu'il ne la reverra pas, il a perdu sa fantaisie et sa joie de vivre, et se laisse mourir à petit feu. Pour l'aider, Alice décide alors d'affronter le Temps (Sacha Baron Cohen), un être singulier mi-homme mi-horloge, à qui elle explique qu'elle veut retourner dans le passé pour changer le cours des choses. Le Temps ne l'entend pas de cette oreille, ni celle qui l'influence et le manipule, la terrible Reine Rouge, Iracebeth (Helena Bonham Carter), la seule maudite de Mirana…
Tout aussi poétique et luxuriant que le film de Tim Burton, cet Alice de l'autre côté du miroir a, dans sa réalisation et ses effets spéciaux, un peu de Matrix, un peu de X-Men, un peu de Transformers, un peu de Star Wars. Un peu de longueurs aussi, car si le rythme est soutenu, les voyages dans le temps d'Alice lassent un peu.
Mais dans le lot des dizaines de films à remonter le Temps (de La machine à explorer le temps à Il était temps en passant par les Retour vers le futur, Terminator, L'armée des 12 singes, La planète des singes, Un jour sans fin, C'était demain et autres Visiteurs), celui-ci se distingue par l'univers poétique de Lewis Carroll assez bien adapté ici, avec deux personnages inquiétants et qui crèvent l'écran: le Temps et la Reine Rouge, auxquels Sacha Baron Cohen et Helena Bonham Carter ont su donner une importance et une épaisseur que n'ont pas les autres personnages.
Alice, dans cette histoire, même si elle a le rôle principal, est assez discrète. Mais elle montre les prémices du féminisme dans l'Angleterre victorienne, et parvient à vaincre les hommes qui veulent la dominer, à défaut de pouvoir maîtriser le Temps. "Alice a grandi, et (par rapport au premier film) notre histoire parle davantage du rôle de la femme dans la société et de ce qu’Alice représente dans cette optique", explique le réalisateur James Bobin, quasiment inconnu en France (ses deux adaptations au cinéma des Muppets, en 2011 et 2014, ne sont pas sorties sur les écrans français) mais qui avait lancé au début des années 2000 Sacha Baron Cohen en réalisant la première saison de la série télé comique Da Ali G Show sur la chaîne britannique Channel-4.
(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):
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