"Batman V Superman" : un héros de trop (VIDEO)
C'est l'un des blockbusters de l'année. Batman V Superman: l'Aube de la Justice, ou la lutte entre deux super-héros légendaires, sort ce mercredi 23 dans les salles françaises. C'est aussi la réponse des personnages de DC Comics (Batman, Superman, Flash, Green Lantern...) aux omniprésents Marvel (Iron Man, Captain America, Spider-Man et autres Avengers).
Mais le style est ici tout autre, plus sombre, presque apocalyptique. Le réalisateur Zack Snyder ne court pas après les bons mots et les clins d'œil, au risque de perdre une partie du grand public. Dans la lignée de son Man of Steel (le dernier Superman, 2013), il évoque la place qu'auraient dans la société des super-héros à la puissance presque divine. Un côté mythologique jusque-là assez absent du genre.
C'est cette puissance de Superman (Henry Cavill) qui effraie Batman/Bruce Wayne (Ben Affleck), témoin du chaos qu'a causé sa grande bataille de Man of Steel. Il est d'autant plus persuadé que cet extraterrestre incontrôlable doit être abattu que Lex Luthor (Jesse Eisenberg) tire les ficelles dans l'ombre.
Le scénario se défend plutôt bien même si, comme pour tout blockbuster, il n'est pas parfait. Le Chevalier noir et l'Homme d'acier auraient sans doute pu régler leur différend autour d'un super-café. Mais le film aurait alors perdu une bonne partie de son quota d'action, laquelle manque cruellement dans la première partie, consacrée aux héros et leurs démons.
Originale, cette mise en place de l'intrigue est malheureusement trop longue et en même temps assez superficielle puisqu'il fallait s'intéresser aux deux héros. Elle pêche surtout par quelques parenthèse mi-rêve, mi-vision futuristes, qui arrivent comme des cheveux sur la soupe. Ces scènes servent surtout à préparer l'arrivée de La ligue des justiciers en 2017. De même que l'apparition de Wonder Woman (Gale Gadot), plutôt réussie compte-tenu de la désuétude du personnage.
Au jeu de l'introspection, c'est sans surprise la chauve-souris qui gagne. Ben Affleck incarne un Batman plus noir que jamais, colérique, tout en puissance et en armure. Il n'a pas pour autant à forcer son talent. Pas plus que Henry Cavill, confronté à un personnage auquel il reste très difficile de donner une épaisseur autre que musculaire. Côté jeu d'acteur, c'est de loin Jesse Eisenberg qui se démarque le plus dans le rôle de Lex Luthor, jeune patron excentrique qui vire au psychopathe.
Il faut donc patienter près de deux heures pour enfin assister au choc des titans tant désiré. Et cela vaut l'attente. Le combat final est épique, les effets spéciaux réussis, mais il faut privilégier la 3D pour en profiter pleinement. Le tout pour un final inattendu, à part peut-être pour les fans de l'univers DC Comics.
Zack Snyder a donc pris un léger risque avec le ton général pour changer des nombreux films de super-héros de ces dernières années. D'autant plus que jongler avec deux héros d'équivalente importance n'est pas une mince affaire. Malgré cette originalité et un dernier acte intense, le résultat final laisse un arrière-goût de longueur et d'inachevé, surtout pour un blockbuster aussi attendu.
(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):
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