Captain Marvel : en attendant les Avengers (critique + vidéo)

Auteur(s)
Victor Lefebvre
Publié le 05 mars 2019 - 13:51
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Brie Larson dans Captain Marvel
Crédits
©Marvel Studios
Brie Larson est Vers, alias Carole Danvers, alias Captain Marvel, et le sera encore dans "Avengers Endgame".
©Marvel Studios

Captain Marvel, premier film de la franchise du même nom consacré à un personnage féminin, sort ce mercredi 6 dans les salles. Si les éléments classiques du genre en font un spectacle agréable, demeure l'impression qu'il s'agit davantage d'un préquel a minima préparant l'arrivée de l'héroïne dans le prochain Avengers.

L'arrivée sur le tard de Captain Marvel -ce mercredi dans les salles- et la promesse d’un débarquement tonitruant dans le prochain Avengers: Endgame (qui sortira fin avril) laissaient craindre que le film consacré à la genèse de l’héroïne ne soit qu’un prétexte à sa participation.

Crainte confirmée mais en partie seulement. Le premier long métrage dédié à un personnage féminin de la franchise Marvel reste un agréable divertissement, mais pèche par un manque d'ambition, la faute probablement aussi à un filon qui s’essouffle.

L’action entre pourtant assez vite en scène. En quelques minutes, on découvre Vers, la guerrière sans passé dotée de superpouvoirs. Elle est membre d’une unité d’élite Kree, une puissance intergalactique aux prises avec les Skrulls, des extraterrestres métamorphes.

Suite à une mission à hauts risques, celle-ci se retrouve propulsée sur Terre, en 1995. Ace of Base cartonne, Nick Fury (Samuel L. Jackson) a deux yeux mais ne dirige pas encore le Shield, et Internet fonctionne sur modem 56K.

Tout en essayant avec ce nouvel allié de contrer l’invasion skrull, Vers va aussi tenter d’enfin découvrir son histoire. Et c’est là le premier problème scénaristique. La plupart des amateurs de super-héros Marvel connaissent déjà les grandes lignes de sa biographie. Et la seule bande-annonce suffit à rompre l’ersatz de suspenses sur les origines du personnage. Ce qui est d’autant plus dommageable que cette quête d’identité occupe une bonne partie du film.

Voir: Le "girl power" à l'assaut de la galaxie Marvel

Cela donne une histoire assez lisse, et ce n'est pas Jude Law qui va apporter de la profondeur. On peut certes discerner un propos féministe avec une héroïne à la forte personnalité dont la plastique n’est pas spécialement mise en avant et qui doit prouver sa valeur tout en étant brimée et bridée. Brie Larson (Oscar de la meilleur actrice en 2016) assume ce rôle qui manque un peur de variété. Mais c’est davantage chez les Skrulls et leur chef Talos (Ben Mendelsohn) que l’on va trouver l’originalité et les rebondissements nécessaires. Les fans apprécieront également de découvrir les débuts de Nick Fury et comment il a perdu son œil.

Les autres ingrédients réjouissants des productions Marvel sont également là: des références pop, une autodérision qui fait passer le côté "cheap" hérité des comics, et des clins d'oeil plus ou moins appuyés à cette mythologie. Les effets spéciaux et scènes spectaculaires sont également présents, mais a minima pour un blockbuster de science-fiction. L'essentiel de l'action ayant lieu sur Terre, on est loin de l’environnement fourni d’un space opéra comme avait pu en proposer Les Gardiens de la galaxie et qu'on était en droit d'espérer.

Si les dialogues drôles et des scènes d'actions rythmées -à défaut d'être vraiment impressionnantes- permettent d'apprécier le divertissement pour ce qu'il est, il laisse un goût d'inachevé. Sans être "raté", Captain Marvel ne se démarque pas dans la masse héroïque de ces dernières années. Ce qui n'empêche pas d'être impatient de voir ce que le personnage donnera dans un Avengers: Endgame sur lequel les studios misent sans aucun doute davantage.

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