César 2016 : suspense et diversité pour la 41e cérémonie (DIAPORAMA)
C'est le suspense ce vendredi 26 à quelques heures de la 41e cérémonie des César, traditionnelle soirée de remise des récompenses du cinéma français, et les pronostics sont comme les films en compétition: divers et variés.
Huit films sont en concurrence pour succéder au palmarès à Timbuktu, le film du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako sur la mainmise des djihadistes au Mali, qui avait obtenu l'an dernier 7 trophées (dont le César du meilleur film) quelques semaines après les attentats terroristes à Paris.
Cette année encore, les 4.276 membres de l'Académie des arts et techniques du cinéma ont fait la part belle, en votant pour les nominations, à des films à caractère social et rendant compte d'une grande diversité culturelle.
Dheepan, de Jacques Audiard (9 nominations), déjà récompensé de la Palme d'or à Cannes, qui raconte l'adaptation difficile d'un immigré sri-lankais dans une banlieue chaude de la région parisienne, est l'un des favoris avec Mustang, premier film de la réalisatrice franco-turque Deniz Gamze Ergüven (9 nominations) et qui représentera la France aux Oscars dimanche soir, histoire de cinq jeunes filles turques enfermées chez elles et qu'on veut marier de force.
Il y a aussi parmi les prétendants au César du meilleur film l'émouvante histoire d'une immigrée algérienne femme de ménage, Fatima, de Philippe Faucon (4 nominations); la dénonciation acerbe de la cruauté du monde du travail en ces temps de chômage généralisé, La loi du marché, de Stéphane Brizé (3 nominations); ou les difficultés d'un jeune adolescent rebelle et violent pour s'insérer dans la société, La tête haute, d'Emmanuelle Bercot (8 nominations).
A côté de cela, les trois autres films, même s'ils sont souvent graves et émouvants, passeraient presque pour des comédies déconnectées de leur époque, et leur nombre important de nominations ne présage pas de leur succès final au palmarès: Trois souvenirs de ma jeunesse, d'Arnaud Desplechin (11 nominations), retour nostalgique vers le passé d'un personnage sympathique; Marguerite, de Xavier Giannoli (11 nominations), histoire d'une cantatrice chantant faux inspirée d'un personnage réel; et Mon roi, de Maïwenn (8 nominations), portrait d'un couple passionné et déchiré.
Le suspense semble moins grand pour le César du meilleur acteur, pour lequel Vincent Lindon, tel Leonardo DiCaprio aux Oscars, pourrait enfin être couronné après cinq tentatives infructueuses. Il interprète dans La loi du marché un chômeur qui trouve un emploi de vigile dans un supermarché dont les patrons lui demandent de surveiller et dénoncer ses collègues, rôle qui lui a valu le Prix d'interprétation à Cannes.
Chez les actrices, Catherine Frot est souvent donnée comme favorite pour son rôle d'émouvante Castafiore dans Marguerite. Mais elle pourrait être battue, toujours dans la même veine du social et de la diversité, par l'actrice marocaine Loubna Abidar, courageuse interprète d'une prostituée de Marrakech dans Much Loved, voire par l'actrice non-professionnelle Soria Zeroual, qui joue son propre rôle de femme de ménage immigrée dans Fatima.
Réponses vendredi soir à partir de 21h sur la scène du théâtre du Châtelet à Paris, en présence de la nouvelle ministre de la Culture Audrey Azoulay. La cérémonie, retransmise en direct et en clair sur Canal+, et que l'on espère plus brève et plus légère que celles de ces dernières années (les nommés ont été expressément priés de faire des discours de remerciements le plus courts possible en cas de victoire), sera présentée pour la première fois par Florence Foresti.
Pas rancunier puisque oublié des nominations pour son dernier film Un+Une, Claude Lelouch a accepté de présider cette 41e soirée, au cours il remettra un César d'honneur à l'acteur américain Michael Douglas.
> Suivez en direct la cérémonie et le palmarès sur FranceSoir ce vendredi à partir de 20h.
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