César : le triomphe de "Timbuktu" et d'Abderrahmane Sissako (VIDEO)
On ne sait pas s'il était devant sa télévision à cette heure tardive, mais Manuel Valls a salué, dans la nuit de vendredi à samedi, le triomphe du film Timbuktu à la 40e cérémonie des César. C'est par un tweet envoyé à 2h43 du matin que le Premier ministre s'est félicité des sept trophées reçus par le film du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako: "Sacre mérité de #Timbuktu d'Abderrahmane Sissako. Résister à la barbarie".
Réquisitoire contre l'intégrisme et l'obscurantisme, le film --sorti dans les salles le 10 décembre-- montre la mainmise des djihadistes sur la population de Tombouctou, au Mali, avant l'intervention française de janvier 2013. Au départ le réalisateur voulait le tourner sur place comme un documentaire, mais a finalement réalisé une oeuvre de fiction, grave mais teintée d'humour, qu'il a tournée en Mauritanie.
Abderrahmane Sissako, âgé de 53 ans et dont c'était le premier film depuis 2006, a rendu hommage à la France qui l'a accueilli et lui a permis de faire du cinéma. "La France est un pays magnifique, parce qu'elle est capable de se dresser contre l'horreur, contre la violence, l'obscurantisme", a-t-il, ajoutant après les récents événements tragiques qu'il "n’y a pas de choc des civilisations. Il y a une rencontre de civilisations!".
Pas rancunier, il a aussi remercié le Festival de Cannes, qui avait mis en mai 2014 "la première lumière" sur son film, même si celui-ci n'avait pas fait partie du palmarès, malgré --ou à cause de?--l'accueil très favorable que lui avaient réservé la presse et le public.
Meilleur film, meilleur réalisateur, et cinq autres César techniques (scénario, musique, photo, son, montage): Timbuktu a presque tout raflé, battant à plates coutures l'autre présumé favori de la soirée, le film Saint Laurent de Bertrand Bonello, arrivé avec 10 nominations mais reparti avec un seul petit César, celui des meilleurs costumes.
Pour le reste, on retiendra de cette longue, très longue 40e soirée des César (près de quatre heures!), présentée par Edouard Baer et présidée par Dany Boon: la prime à la jeunesse avec les César du meilleur acteur et de la meilleure actrice à Pierre Niney (Yves Saint Laurent, le film rival) et à Adèle Haenel (Les combattants), 51 ans à eux deux; trois César pour ce film Les combattants, autre vainqueur de la soirée (meilleure actrice pour Adèle Haenel, meilleur espoir masculin pour Kévin Azaïs, meilleur premier film pour son réalisateur Thomas Cailley, 34 ans); le succès prévu de la jeune Louane Emera, chanteuse révélée par The Voice et César du meilleur espoir féminin pour ses débuts au cinéma dans La famille Bélier, un des gros succès public; et, sur la scène du théâtre du Châtelet, une belle présence américaine avec le César du meilleur second rôle féminin remis à Kristen Stewart pour Sils Maria, et le César d'honneur remis par Marion Cotillard à Sean Penn, venu avec sa compagne Charlize Theron et applaudi debout pendant de longues minutes par "la grande famille" du cinéma français.
(Voir ci-dessous les meilleurs moment de cette 40e cérémonie des César):
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