Critique- "Mauvaises herbes" : Catherine Deneuve et Kheiron aident les jeunes en difficulté (vidéo)
SORTIE CINÉ – Aidé de Catherine Deneuve et d'André Dussollier, l'humoriste Kheiron aide six jeunes en difficulté scolaire à revenir dans le droit chemin dans le film dont il est également le réalisateur et le scénariste, Mauvaises herbes, sur les écrans ce mercredi 21 novembre.
Il y interprète Waël, un ancien enfant des rues, qui vit en banlieue parisienne de petites arnaques qu’il commet avec Monique (Catherine Deneuve), une femme à la retraite avec laquelle il entretient des liens d'amitié très forts, quasi filiaux.
Leur vie change à tous les deux quand Monique croise un vieil ami, Victor (André Dussollier), qu'elle n'avait pas vu depuis une quarantaine d'années. Celui-ci a créé une association qui aide les jeunes en difficulté scolaire, et propose à Waël un petit job honnête, temporaire et bénévole: s'occuper de six adolescents pendant les vacances.
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Waël accepte et se retrouve responsable de ces six lycéens expulsés de leur établissement pour absentéisme, insolence ou violences et qui doivent suivre avec lui ce stage obligatoire. Parler, communiquer, dialoguer, s'expliquer: c'est la méthode qu'il a décidé d'adopter avec eux, en mélangeant discipline et bienveillance, contrainte et humour.
Dès le début, il voit que ce n'est pas gagné: les six ados ont décidé de rester muets face à lui. Mais ce n'est que le début…
"Je suis parti de cette phrase de Victor Hugo: «Il n'y a ni mauvaises herbes, ni mauvais hommes. Il n'y a que de mauvais cultivateurs». On ne naît pas délinquant, on le devient. Or, les «cultivateurs» ne sont pas seulement les parents: après les neuf mois de grossesse, un enfant appartient à tout le monde. À mes yeux, les «cultivateurs», c'est la société toute entière", explique le réalisateur, Kheiron, 36 ans, humoriste d'origine iranienne qui fait carrière en France (voir son site internet ici).
C'est son deuxième film après Nous trois ou rien en 2015, l'histoire vraie de ses parents, opposants au régime du Shah puis à celui de l'ayatollah Khomeini, qui ont quitté l'Iran et se sont exilés en France en 1984 alors qu'il n'avait qu'un an. Le film est en partie autobiographique puisque Kheiron a travaillé quatre ans comme éducateur pour aider des jeunes à renouer avec l'école, avant de se lancer dans le spectacle et l'humour, au Jamel Comedy Club, dans la série de sketches Bref sur Canal+ et sur scène.
Mais autobiographique en partie seulement: "Dans mon premier long-métrage, tout était vrai. Dans celui-ci, j'aurais pu indiquer «inspiré d'une histoire vraie», mais j’ai pas mal laissé libre cours à mon imagination si bien que je ne mérite pas ce tampon", dit-il. "Je suis surtout parti d'une matière que je connais. Les six enfants du film sont des cas authentiques, soit que j'ai observés en tant qu'éducateur, soit que mes collègues m'ont racontés, soit qui sont arrivés à des gens que je connais lorsqu’ils étaient adolescents".
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L'humoriste se double donc d'un humaniste pour ce film. Mais les bons sentiments et les violons (lors des retours en arrière sur la vie du petit Waël quand il était enfant, dans son pays d'origine qui n'était pas la France) n'écrasent pas l'humour, les gags et les répliques très drôles (outre la réalisation et le scénario, les dialogues sont également signés Kheiron), et même une petite histoire à suspense.
Le trio d'acteurs principaux et les six ados sont impeccables, et le tout est rythmé par une mécanique comique digne d'un spectacle de stand-up, avec sketches, réparties cinglantes et scènes hilarantes comme celle du début, où Catherine Deneuve se fait voler son sac –mais chut, pas de spoiler…
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