"Inherent Vice" : drogue, jolies filles, babas cools –et les rouflaquettes de Joaquin Phoenix (VIDEO)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 04 mars 2015 - 00:57
Mis à jour le 05 mars 2015 - 12:16
Image
Joaquin Phoenix Inherent Vice Film
Crédits
©Warner Bros
Katherine Waterston et Joaquin Phoenix, ex-couple qui se retrouve.
©Warner Bros
Tiré d'un livre de l'écrivain mythique américain Thomas Pynchon, "Inherent Vice", nouveau film de Paul Thomas Anderson, raconte l'enquête d'un détective privé dans les milieux hippies du Los Angeles des années 70. Le film sort sur les écrans français ce mercredi 4 mars.

Pour son septième film, Paul Thomas Anderson, l'un des réalisateurs américains les plus doués, adapte un roman de Thomas Pynchon paru en 2009, Inherent Vice (en français le livre s'appelait Vice caché, mais au cinéma ça fait plus chic de ne pas traduire). C'est la première fois qu'un livre du plus secret des écrivains américains est adapté à l'écran, ce qui n'était pas une entreprise de tout repos.

On est à Gordita Beach, plage de Los Angeles, en 1970. Il y a des hippies partout, mais c'est déjà la fin d'une époque et le Flower Power est presque déjà derrière eux. Doc Sportello (Joaquin Phoenix), détective privé à la fumette facile, doux rêveur cool aux chemises à carreaux, rouflaquettes et sandales en caoutchouc, reçoit un jour la visite de sa très jeune ex-petite amie, Shasta (Katherine Waterston).

Celle-ci lui explique qu'elle est devenue la maîtresse d'un promoteur immobilier milliardaire, qui a disparu et dont elle craint qu'il lui soit arrivé malheur. Tout doucement, Sportello va se remettre au travail et commencer une enquête qui va le mener sur d'innombrables pistes, contradictoires, parallèles ou entremêlées.

Et c'est un défilé de personnages qui vont se succéder dans cette histoire: des surfeurs défoncés, des prostituées, des toxicos, des rockers, des motards néonazis, un flic qui passe son temps à mâchonner une banane glacée et à bafouer les droits civiques (Josh Brolin), un dentiste cocaïnomane impliqué dans un réseau mafieux (Martin Short), un joueur de saxo indic de la police qui se fait passer pour mort (Owen Wilson), un avocat spécialisé dans le droit maritime qui va expliquer au spectateur le titre du film (Benicio Del Toro), une adjointe du substitut du procureur pas insensible au charme de Sportello sous ses airs sages (Reese Witherspoon), la patronne asiatique d'un salon de massage un peu spécial, etc...

Le film dure deux heures et demie –c'est un peu longuet– et, très vite, on perd le fil de l'histoire et l'on ne comprend pas tout. Mais ce n'est grave, le film est volontairement aussi foisonnant que le livre, qui pourtant passe pour le plus accessible des romans de Thomas Pynchon.

Agé de 77 ans aujourd'hui, l'écrivain est devenu un mythe de la littérature américaine depuis les années 60, autant par ses histoires tortueuses, son goût pour la paranoïa et ses personnages alambiqués que par le fait qu'il refuse toute photo de lui.

Paru en 2009, Vice caché (Ed. Seuil) avait divisé la critique littéraire en France, entre pour et contre, comme le sera sans doute le film. Depuis, Thomas Pynchon a publié un nouveau roman, Fonds perdus (Ed. Seuil), l'an dernier.

Aucun des films de Paul Thomas Anderson, 44 ans, n'est banal. De Hard Night (1996) à The Master (2012) en passant par Boogie Nights qui l'a révélé (1997), le petit chef d'oeuvre Magnolia (1999), Punch-Drunk Love moins ambitieux (2002) et le phénoménal There Will Be Blood (2007) qui valut à Daniel Day-Lewis l'Oscar du meilleur acteur.

Entre film noir et récit déjanté, dans une atmosphère vintage qui décrit la fin d'une époque, Inherent Vice est une adaptation assez fidèle du livre et, comme lui, l'oeuvre la plus drôle de son auteur –mais pas forcément la meilleure.

Avec sa décontraction, ses rouflaquettes sur les joues, son air de ne rien prendre au sérieux mais avec toujours une trace de nostalgie au fond de l'oeil, Joaquin Phoenix est parfait. A ses côtés, la jeune actrice Katherine Waterson, dans son premier grand rôle, est doucement envoûtante (notamment en fin de film), et Josh Brolin, en flic salopard mais émouvant, coupe en brosse et manières de butor, est savoureux.

(Voir ci-dessous la bande-annonce du film): 

 

 

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
ARA
Décès de ARA, Alain Renaudin, dessinateur de France-Soir
Il était avant toute chose notre ami… avant même d’être ce joyeux gribouilleur comme je l’appelais, qui avec ce talent magnifique croquait à la demande l’actualité, ou...
07 novembre 2024 - 22:25
Portraits
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.