"La famille Bélier", le film qui va tout casser
"Un film qui fait du bien", "émouvant, épatant", "une bouffée d'amour et de drôlerie", "le phénomène de fin d'année", "en route pour un succès populaire", "la comédie qui va faire du bruit", "chronique d'un triomphe annoncé": si l'on en croit les commentaires de la presse, le buzz sur Internet et les commentaires des spectateurs qui l'ont vu en avant-première en province, le film La famille Bélier devrait faire un carton dans les salles.
Ce conte de Noël réalisé par Eric Lartigau raconte l'histoire d'une famille de paysans dont le père (François Damiens), la mère (Karine Viard) et le fils (Luca Gelberg) sont sourds-muets. Seule la fille aînée, Paula (Louane Emera), 16 ans, parle et entend.
C'est elle qui sert d'interprète entre ses parents et le monde extérieur, pour l'exploitation de la ferme familiale, au marché, chez le médecin, dans la vie de tous les jours. Elle compte beaucoup pour ses parents et son frère, dans cette famille unie et heureuse.
Mais Paula a besoin de s'ouvrir au monde et de vivre sa vie. Inscrite à la chorale, elle est remarquée par son prof de musique (Eric Elmosnino), qui l'incite à aller passer le concours de chant de Radio France à Paris. Un choix, pour elle, synonyme de passage à l'âge adulte mais aussi, inévitablement, d'éloignement de sa famille…
Dans ce film qui alterne avec bonheur l'émotion et l'humour, les chansons de Michel Sardou, dont est fan le prof de musique, prennent une grande place, notamment celle qui résume un peu le scénario: Je vole, dont les premières paroles disent "Mes chers parents je pars, je vous aime mais je pars, vous n'aurez plus d'enfant ce soir".
"J’aime la comédie comme le drame et j’aime plus que tout mêler les deux, comme dans la vie, quand d’une situation dramatique naît une situation drôle ou absurde…", dit Eric Lartigau, qui a réalisé dans le passé Mais qui a tué Pamela Rose (2003) et Un ticket pour l'espace (2005) avec le duo comique Kad Merad et Olivier Baroux, avant son film le plus réussi, la comédie Prête-moi ta main (2006) avec Alain Chabat et Charlotte Gainsbourg, et un film plus personnel, L'homme qui voulait vivre sa vie (2010) avec Romain Duris.
Ici il met en scène une famille de sourds-muets, ce qui fait dire à certains que le film prend la route du succès d'Intouchables. "Ce qui m’amusait dans cette histoire, c’est qu’on peut se demander où situer la normalité (…)", dit-il. "En travaillant sur ce projet, je me suis rendu compte que les sourds n’ont pas la même conception du rapport aux autres: ils sont extrêmement directs –et si quelque chose ne leur convient pas, ils ne s’embarrassent pas de circonvolutions. Ils vont droit à l’essentiel, et par moments, ça peut être trash".
C'est ce qui fait l'un des charmes du film, pour lequel il a choisi Karin Viard et François Damiens comme têtes d'affiche, susceptible d'attirer un large public. "Il ne s’agissait pas de faire un documentaire sur les sourds. Et le propre d’un comédien est dans sa capacité de se fondre dans un personnage, de créer avec lui un caractère, une singularité, un métier, une allure. C’est intrinsèque à leur métier de composer".
Seul le fils de la famille, Luca Gelberg, qui fait ses débuts à l'écran, est sourd-muet. Les autres ont appris le langage des signes, et la plus douée est sans doute la vedette du film, qui elle aussi débute au grand écran: c'est Louane Emera, 18 ans, ancienne demi-finaliste de The Voice en 2013, désarmante de naturel et chouchou des médias depuis deux semaines. Il était logique qu'elle interprète une jeune fille au joli filet de voix, mais ses talents d'actrice débutante sont également remarqués puisqu'elle a été pré-sélectionnée pour le César de la meilleure révélation féminine.
(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):
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