"La promesse" : histoire d'amour sur fond de génocide arménien (vidéo)
Sensibiliser les spectateurs d'un film au génocide arménien de 1915 en utilisant une histoire d'amour: c'est le but poursuivi par le réalisateur irlandais Terry George dans La promesse, qui sort ce mercredi 29 sur les écrans français.
En 1914, alors que la Grande Guerre menace d'éclater et que le puissant Empire ottoman s'effondre, Michael (Oscar Isaac), jeune Arménien étudiant en médecine, quitte son village pour aller poursuivre ses études à Constantinople. Il y est accueilli par son oncle, riche marchand de tissus, chez qui il rencontre Ana (Charlotte Le Bon), gouvernante des enfants, dessinatrice, fille de violoniste et Arménienne comme lui. La belle est en couple avec Chris (Christian Bale), grand reporter américain en poste en Turquie, brillant, courageux, et un peu alcoolique comme tout bon journaliste qui se respecte.
En octobre 1914, l'Empire ottoman entre en guerre du côté des Allemands. Michael est sauvé de la conscription par un ami turc influent, copain de fac. Mais les brimades envers les Arméniens, soupçonnés d'être des ennemis de l'intérieur, virent aux arrestations, aux déportations, puis aux massacres. En avril 2015, l'élite politique et intellectuelle de la communauté arménienne de la capitale est arrêtée, déportée dans l'est de l'Empire, puis exécutée. C'est le début du génocide arménien.
Devenus amants, Michael et Ana vont bientôt être séparés, emportés par la tourmente et la violence. Michael est arrêté, parvient à s'échapper, rejoint ses parents dans leur village, mais doit fuir comme tous les Arméniens. Ana, elle, a disparu de la circulation. Et Chris est arrêté à son tour pour avoir voulu témoigner des massacres. Tous trois cependant veulent se retrouver et unir leurs forces pour tenir une seule promesse: survivre et témoigner…
Ce génocide arménien qui a fait un million et demi de morts "exige d'être raconté sous forme cinématographique", explique Terry George, un peu spécialiste du genre puisqu'il avait réalisé en 2005 Hotel Rwanda, avec en toile de fond le génocide rwandais. "Mais comment faire vivre au public un épisode si lointain et si horrible? J'ai puisé mon inspiration chez les grands maîtres du cinéma: David Lean, qui nous a fait traverser la Révolution russe dans Le docteur Jivago et la Guerre d'indépendance irlandaise dans La fille de Ryan, et Warren Beatty qui nous a également fait vivre la Révolution russe par les yeux de John Reid dans Reds. Tous deux ont utilisé la romance pour attirer le public. Ce sont de magnifiques histoires d’amour, inextricablement liées au déroulement de ces événements majeurs. En tombant amoureux de leurs personnages, nous connaissons les difficultés, la joie et la douleur qu’ils ont vécues à ces époques".
Pour cette histoire d'amour à la réalisation très classique et sans grande surprise, il a fait appel à Oscar Isaac et Charlotte Le Bon, qui forment un joli couple. Le premier a été révélé par Inside Llewyn Davis des frères Coen en 2013 et vu récemment comme pilote de la Résistance dans le septième volet de la saga Star Wars, Le réveil de la force, en 2015. La seconde a été la Miss météo de Canal+ avant de faire du cinéma et d'être nommée au César 2015 de la meilleure actrice pour le Yves Saint Laurent de Jalil Lespert.
Christian Bale, rendu célèbre par son interprétation de Batman dans la deuxième série de la saga réalisée par Christopher Nolan (2005, 2008, 2012), complète le trio dans le rôle du grand journaliste, courageux et intègre, de la plus grande agence de presse du monde, l'Associated Press, au bon endroit au bon moment pour témoigner devant le monde entier des horreurs commises par le gouvernement turc contre le peuple arménien.
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