"Le Livre de la Jungle" : il en faut peu pour être heureux (VIDEO)
"Il en faut peu pour être heureux", fredonnait en 1967 l'ours Baloo dans Le Livre de la Jungle, le dessin animé des studios Disney adapté du célèbre livre de Rudyard Kipling paru en 1894. Oui, il en faut peu: juste un remake du dessin animé, par les mêmes studios Disney, qui ont réussi leur pari de réinventer l'adaptation du livre original avec les techniques modernes tout en gardant l'humour, la poésie et la fraîcheur de la version d'il y a 49 ans.
Ce nouveau Livre de la Jungle (ce mercredi 13 sur les écrans français, et deux jours plus tard sur les écrans américains) n'est pas un dessin animé. Il mêle performance d’acteur en prises de vues réelles (le jeune Neel Sethi, 12 ans, dans le rôle de Mowgli) et animation photoréaliste en images de synthèse (les animaux, qui paraissent réels à côté de lui, et sont dotés de la parole). C'est une vraie réussite technique, qui n'enlève rien au charme du film.
On connaît l'histoire. Abandonné bébé dans la jungle par son père tué par le redoutable tigre Shere Khan, le petit Mowgli a été recueilli par Bagheera, une panthère noire qui l'a confié à une meute de loups, dirigé par le mâle Akela et la femelle Raksha. Mais Mowgli est grand maintenant, il a 12 ans, et Shere Khan, qui porte encore les cicatrices de sa confrontation avec les hommes, s’est juré de l’éliminer.
Devant la menace, Bagheera comprend que Mowgli n'a plus sa place dans la jungle et décide alors de le conduire au village des hommes, seul endroit où il sera en sécurité. Dans leur périple, le "petit d'homme" va croiser d'autres animaux, bienveillants (comme l'ours Baloo, bon vivant et à l'esprit libre et ouvert) ou dangereux (comme Kaa, un python à la voix et au regard hypnotiques qui ne lui veut pas que du bien, ou le Roi Louie, un immense singe beau parleur et inquiétant qui le retient prisonnier dans son palais en ruines, au milieu de son peuple singe, afin de le convaincre de lui révéler le secret du feu). Et pendant ce temps, Shere Khan continue de rôder à la recherche de sa proie…
"Nous nous sommes davantage rapprochés, par la tonalité de notre film, de la dimension mythique des œuvres de Kipling, tout en laissant une place pour les souvenirs que nous gardions du film animé de 1967, car nous souhaitions en conserver tout le charme", explique le réalisateur, Jon Favreau, acteur de seconds rôles dans une trentaine de films depuis les années 90, puis passé scénariste et réalisateur, notamment des deux premiers Iron Man en 2008 et 2010 et de Cowboys et envahisseurs en 2011.
Ce Livre de la Jungle du XXIe siècle comporte des scènes plus angoissantes que le dessin animé d'il y a presque un demi-siècle, notamment celles avec le Roi Louie en fin de film. Un ton revendiqué par Jon Favreau: "Nous avons repris la structure de base de l’histoire du film animé, mais de manière à y incorporer des enjeux narratifs plus élevés. Le ton du film est plus menaçant: la survie est loin d’être une certitude".
Mais, bon, tout finira bien. Ce Livre de la Jungle reste un film familial, enfants et adultes s'y régaleront, et Disney n'a pas manqué de réutiliser notamment la célèbre chanson de Baloo Il en faut peu pour être heureux.
Dans la version française, quatre acteurs connus ont prêté leurs voix à quatre personnages: Lambert Wilson pour Baloo, Cécile de France pour Raksha, Leïla Bekhti pour Kaa, et Eddy Mitchell pour le Roi Louie. Un casting parfait, notamment pour la voix rauque d'Eddy Mitchell quand il chante la chanson du Roi Louie.
Le dernier plaisir du spectateur réside dans le générique de fin, original et drôle, en deux parties: alors que défilent sur l'écran les centaines de noms des personnes qui ont contribué au film (c'est aussi long que l'annuaire de la Corrèze), on entend à nouveau Eddy Mitchell chanter, puis lui succède la chanson de Kaa Trust In Me, interprétée par Scarlett Johansson dans la version originale.
(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):
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