"Le Petit Prince" adapté au cinéma : pari réussi (VIDEO)
S'il vous plait… dessine-moi un film. Trois producteurs français (Dimitri Rassam, Aton Soumache, Alexis Vonarb) et un réalisateur américain (Mark Osborne) ont réussi un pari qui n'était pas gagné d'avance: adapter au cinéma Le Petit Prince.
L'univers très poétique du chef d'œuvre d'Antoine de Saint-Exupéry et le mélange de texte et de croquis rendaient la chose délicate. Mark Osborne a eu l'idée de contourner la difficulté en inventant une histoire dans laquelle s'intègre celle du Petit Prince, ce que les héritiers de l'écrivain, qui gèrent la Fondation Saint-Exupéry, ont accepté.
Point de départ de cette nouvelle histoire: et si l'aviateur du roman était toujours vivant, et vieux? Il habite une maison déglinguée, remplie de souvenirs et avec un jardin dans lequel trône son avion rafistolé. Un jour, de nouveaux voisins viennent s'installer pour l'été, dans la maison d'à côté: une petite fille d'une dizaine d'années et sa maman (où est le père? On ne sait pas).
Pendant ses vacances, la petite fille doit travailler, afin de réussir son examen d'entrée à une grande et sérieuse académie. Sa mère lui a organisé un emploi du temps très strict, avec planning affiché sur un tableau et minutage de toute sa journée.
Mais, un jour, la petite fille fait la connaissance de son voisin, excentrique et généreux, qui va lui raconter des histoires extraordinaires. La fillette trop sérieuse et trop adulte avant l'âge délaisse (un peu) ses révisions pour aller passer quelques heures, chaque jour, chez le vieil aviateur. Tous deux jouent au cerf-volant, regardent les étoiles, observent les escargots et les fourmis à la loupe, écoutent de la musique, montent aux arbres, fabriquent des étoiles fluorescentes, rigolent comme des petits fous.
Mais, surtout, l'aviateur raconte à la petite fille ses souvenirs, et sa rencontre jadis avec un Petit Prince, dans un monde peuplé de personnages peu ordinaires comme le renard, la rose, le serpent, le vaniteux, le businessman. Un monde où l'essentiel est invisible pour les yeux car, comme dit le renard, "on ne voit bien qu’avec le cœur"…
Mark Orborne, réalisateur de Kung Fu Panda en 2008 pour les studios DreamWorks, travaille depuis 2009 sur cet ambitieux projet d'adaptation du Petit Prince, avec des producteurs et des techniciens français. Il a choisi deux techniques d'animation pour son film: la classique infographie 3D (comme chez Pixar ou DreamWorks) pour l'histoire de la petite fille et de l'aviateur, et la "stop motion" (avec des personnages en papier filmés image par image) pour l'évocation du monde du Petit Prince et des personnages du livre.
C'est plutôt réussi, même si l'histoire inventée l'emporte nettement (en intensité, en humour, même en poésie, avec une petite fille au minois adorable) sur l'histoire racontée dans le livre (les personnages sont un peu pâlots, on sent bien que le réalisateur s'est trouvé parfois hésitant dans la manière de rester fidèle à Saint-Exupéry). Le film ne fera pas tout à fait découvrir le livre –paru en 1943– à ceux qui ne l'ont pas lu, mais lui rend un bel hommage et permet de le (re)découvrir.
Et dans cette adaptation, le choix des voix pour la version française est judicieux, en jouant –comme c'est souvent le cas désormais pour les dessins animés– la carte d'acteurs vedettes plutôt que de spécialistes du doublage: André Dussollier (l'aviateur), Florence Foresti (la mère de la petite fille), Vincent Cassel (le renard), Marion Cotillard (la rose), Guillaume Gallienne (le serpent), Laurent Lafitte (le vaniteux) et Vincent Lindon (le businessman).
Seule la voix de la petite fille est interprétée par une spécialiste du doublage des voix d'enfant, Clara Poincaré (qui a aussi fait la voix de Riley, la petite fille de Vice-Versa), et pour le Petit Prince la voix est assurée par un jeune garçon de 9 ans, Andrea Santamaria.
(Voir ci-dessous un extrait du film):
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